Anora : euphorie quatre carats et Palme d'or explosive
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La 77e édition du Festival de Cannes s'est achevée avec le sacre d'Anora, le dernier film de Sean Baker (The Florida Project, Red Rocket), récompensé de la Palme d'Or par le jury présidé par Greta Gerwig. Ce long-métrage tragicomique et survolté met en scène la trajectoire d'une travailleuse du sexe, entre rêve et désillusion.
Tout feu tout flamme
Anora vit avec sa soeur en banlieue de New York et travaille chaque nuit dans un club de strip-tease où elle se fait appeler Ani. Un soir, elle rencontre Ivan, fils d'un oligarque russe. Très vite, au coeur d'un tourbillon de fête et de sexe, elle entrevoit une manière de changer de vie. A peine sorti de l'adolescence, Ivan est prêt à dépenser l'argent familial sans compter et promet monts et merveilles à Ani. De soirées en ellipses, nous suivons cette relation improbable et monétisée jusqu'à son point culminant : un mariage à Las Vegas.
A la fois scénariste, réalisateur et monteur du film, Sean Baker fait preuve d'une parfaite maîtrise du rythme. Si Anora débute comme une fête dont l'euphorie est contagieuse, le cinéaste prend le contre-pied de cette ambiance dans la seconde partie du film. Lorsqu'on apprend que les parents d'Ivan désapprouvent totalement son mariage avec Ani, la désillusion est marquée par une changement de temporalité : les scènes s'étirent et le récit donne presque l'impression de se dérouler en temps réel. Sans transition, Sean Baker nous dévoile la face cachée de son conte désenchanté, en basculant vers un road trip survolté, avant de nous offrir un dénouement bouleversant.
Portrait tendre et déchirant
Qu'il explore le quotidien d'une fillette dans un motel de la banlieue de Disney World dans The Florida Project ou la vie d'une ancienne star du porno dans Red Rocket, Sean Baker s'intéresse à l'Amérique en marge. Il poursuit cette volonté avec le personnage d'Anora, magnifiquement incarnée par Mikey Madison. Impliquée dès l'écriture, l'actrice a également tenu à rencontrer des travailleuses du sexe à Brighton Beach, lieu de tournage du film. Son interprétation, impressionnante de justesse et d'humilité, est incontestablement la plus grande force du long-métrage.
Autour de cette héroïne lumineuse gravitent des personnages moins aimables, mais tout aussi réjouissants d'un point de vue scénaristique, tant leurs différents caractères font des étincelles et donnent lieu à des dialogues hilarants. Face à Ivan, qui se révèle être un gamin ignorant et insupportable, ses parents insurgés et leurs mafieux malhabiles, Anora poursuivre son combat jusqu'au bout, avec rage et dignité. En présentant le film le plus revigorant de cette compétition cannoise, Sean Baker a vu son audace récompensée. On souhaite aux spectateurs de cinéma de se laisser emporter par l'histoire touchante et déchirante d'Anora et de la considérer avec autant de tendresse que le font le cinéaste et Mikey Madison.
Marie Serale | @marie_serale
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