Better Call Saul : étendre l’univers de Breaking Bad pour s’en émanciper
Explorez le cinéma selon vos préférences
Découvrez la toute nouvelle expérience dédiée aux passionnés de cinéma : un moteur de recherche intelligent, des expériences exclusives, des contenus inédits et personnalisés.
Créez gratuitement votre compte pour bénéficier des Privilèges We Love Cinéma!
Achevée en 2013, Breaking Bad s’est imposée comme l’une des meilleures séries de l’histoire. Créateur d’une œuvre magistralement orchestrée, imprévisible du début à la fin, Vince Gilligan a pris le risque de prolonger l’univers de la série, dédiant un spin-off à l’avocat douteux mais génial de Walter White et Jesse Pinkman : Saul Goodman. Comment Better Call Saul dépasse le statut de série dérivée pour devenir un chef d'œuvre narratif à part entière ?
"It's all good, man!"
Breaking Bad et Better Call Saul ont en commun la qualité de leur scénario, l'ambivalence, la psychologie et le relief de leurs personnages. Créateur et showrunner des deux séries, Vince Gilligan a fait ses armes dans les années 1990 en tant que l'un des scénaristes de la série culte The X-Files. Pour écrire ses deux séries phares, il s'est entouré d'une équipe d'auteurs expérimentés, dont Peter Gould, co-créateur de Better Call Saul, ou encore Patty Lin, qui a travaillé pour Friends et Desperate Housewives.
Il était presque certain que le duo de Breaking Bad formé par Walter White (Bryan Cranston), le père de famille et professeur de chimie surqualifié reconverti en fabricant de méthamphétamine et Jesse Pinkman (Aaron Paul), l’un de ses anciens étudiants devenu dealer, finirait par croiser la route d’un avocat. Mais Saul Goodman (Bob Odenkirk), n’est pas n’importe quel avocat. Sa connaissance irréprochable de la justice et son art de manier les mots font de lui à la fois un excellent professionnel et un manipulateur hors pair. C’est en usant et abusant de publicités racoleuses sous le pseudonyme prometteur de Saul Goodman (“It’s all good, man!”) qu’il se forge une clientèle très spécifique, constituée de toutes sortes de criminels. Mais comment un avocat brillant et dévoué devient-il un escroc ? C’est ce que la série Better Call Saul tente d’élucider.
Le culte de l’antihéros
Les scénaristes de Breaking Bad et Better Call Saul l’ont bien compris : dans la fiction, l’antagoniste a le pouvoir de susciter le questionnement, l’intérêt, voire l’affection des spectateurs. Dans Breaking Bad, Walter White est l’antihéros par excellence. La nouvelle bouleversante de la phase terminale de son cancer va faire ressurgir toutes les frustrations accumulées dans sa vie et consumer peu à peu l’équilibre qu’il s’était construit pour entrer dans le moule. La narration de la série est guidée par l’évolution de son désir de transgression et de la part sombre de son être. La descente aux enfers de Walter White s’impose comme une véritable destinée, comme s’il ne demandait qu’à laisser s’exprimer toute la noirceur trop longtemps enfouie.
Jimmy McGill (alias Saul Goodman) incarne une tout autre nuance d’antihéros. Là où Walter embrasse ce qui semble être son destin, Jimmy est un personnage beaucoup plus ambivalent. Avocat, commercial né, roi de la débrouille : Jimmy McGill est un homme aux multiples facettes. Il manie les mots avec une telle virtuosité qu’il parvient à manipuler mêmes les plus cruels et intransigeants des criminels (notamment le personnage de Tuco Salamanca, interprété par Raymond Cruz, apparaissant aussi dans Breaking Bad). Des rêves, Jimmy McGill en a eu : devenir un avocat prestigieux et posséder son propre cabinet. Pourtant, des rencontres, des échecs et une relation compliquée avec son frère aîné Chuck l’ont conduit à une sorte de détresse psychologique. En mentant aux autres et à lui-même, Jimmy va se réinventer dans l’objectif de fuir sa condition et prendre une revanche sur la vie. Better Call Saul est une véritable étude psychologique de ce protagoniste et de la construction de son alter ego : Saul Goodman.
Préquel ou suite de Breaking Bad ?
Chronologiquement, l’action principale de Better Caul Saul se déroule bien avant celle de Breaking Bad. Elle a vocation à nous faire découvrir le cheminement tortueux du personnage de Jimmy McGill vers celui de Saul Goodman, jusqu’à sa rencontre (décisive) avec Walter White et Jesse Pinkman. Si l’on y retrouve des personnages de Breaking Bad comme Gus Fring (Giancarlo Esposito), Mike Ehrmantraut (Jonathan Banks) ou encore Nacho Varga (Michael Mando), Better Call Saul ne se contente pas d’étendre l’univers de la série originelle. La narration de Better Call Saul aborde en profondeur la psychologie et l’introspection de ses personnages. De plus, une partie de l’action se déroule après les événements de Breaking Bad sous forme de flashforwards qui nous laissent entrevoir une suite après le final exemplaire de cette série.
Avec Better Call Saul, Vince Gilligan et son équipe signent une série surprenante qui poursuit et dépasse avec brio son œuvre originelle. La sixième et dernière saison est en cours de diffusion depuis le mois de mai 2022 sur Netflix. Il faudra patienter jusqu’au 11 juillet pour la diffusion de la seconde partie, à raison d’un épisode par semaine. Cette ultime saison marquera à la fois la transformation totale de Jimmy McGill en Saul Goodman, la fin de l’univers Breaking Bad et d’après ses créateurs, le retour du duo Walter White et Jesse Pinkman. Rendez-vous mi-août pour le grand final, qui promet d’être explosif.
Marie Serale | @marie_serale
Explorez le cinéma selon vos préférences
Découvrez la toute nouvelle expérience dédiée aux passionnés de cinéma : un moteur de recherche intelligent, des expériences exclusives, des contenus inédits et personnalisés.
Créez gratuitement votre compte pour bénéficier des Privilèges We Love Cinéma!