Blue Giant : rêves de jazz
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Publié pour la première fois en 2013 et divisé en trois séries, Blue Giant, le manga de Shinichi Ishizuka a connu un grand succès au Japon et en France. Décrite comme « un manga à écouter avec les yeux » dans le média Rockyrama, cette ode au jazz est aujourd’hui portée à l’écran par Yuzuru Tachikawa.
Success story musicale
Le film Blue Giant nous plonge dans l’aventure de Dai, un jeune saxophoniste fraîchement arrivé à Tokyo avec le rêve de devenir « le meilleur jazzman au monde ». Très vite, il décide de former un groupe avec Shunji, son colocataire de fortune et Yukinori, un jeune et talentueux pianiste rencontré dans un club de jazz. Du déséquilibre de leur trio, à leur amitié naissante, en passant par leurs difficultés et leurs premiers concerts, on suit leur chemin vers la réussite, guidé par une passion commune.
Récit initiatique ou success story à la structure plutôt classique, Blue Giant nous entraîne dans un Tokyo inspirant et rempli de promesses. Partout dans la ville, sur les berges du fleuve Sumida ou dans un bar désert, Dai répète sans relâche. Mais plutôt que d’explorer en profondeur le parcours et les émotions de ses personnages, le long-métrage donne à voir leurs trajectoires à travers le prisme de la passion du jazz. Le film Blue Giant aborde, de manière accessible, la dimension collective et libre de ce genre musical. Cette adaptation au cinéma devrait donc permettre à l’auteur du manga, qui souhaitait que « le plus grand nombre possible de Japonais connaissent le jazz », de poursuivre sa volonté.
Compositions originales et envolées cosmiques
Si le film Blue Giant cite, comme le manga, plusieurs musiciens célèbres de jazz, il donne surtout à entendre de superbes compositions originales. Les morceaux du jeune groupe Jass, dont nous suivons l’histoire, sont le fruit du travail de la talentueuse Hiromi Uehara, très réputée sur la scène du jazz japonais. C’est d’ailleurs la compositrice elle-même qui interprète la partition de piano du personnage de Yukinori qu’on entend dans le film. Le point fort de Blue Giant réside dans ses captivantes scènes de concerts live, qui représentent environ un quart du long-métrage.
Les images s’efforcent de retranscrire les interprétations musicales à travers des visions poétiques qui transcendent le temps et l’espace. Et si l’on aurait apprécié encore davantage d’envolées lyriques et cosmiques visuelles, Blue Giant nous offre des performances musicales remplies de passion et de liberté. Alors installez-vous dans votre fauteuil de cinéma, embarquez pour un voyage à Tokyo et laissez-vous envahir par le swing !
Marie Serale | @marie_serale
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