Catherine Parr, puissante stratège dans Le Jeu de la reine
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Après avoir remporté le prix Un Certain Regard en 2019 avec La Vie invisible d'Eurídice Gusmão, Karim Aïnouz a présenté pour la première fois un long-métrage en compétition officielle du Festival de Cannes en 2023 : Le Jeu de la reine. Ce conte noir revient sur les derniers mois de vie commune de la reine Catherine Parr et de son époux, l’ignoble roi Henri VIII, en Angleterre.
Hommage à une reine oubliée
À l'écran, Alicia Vikander incarne la reine Catherine Parr et Jude Law interprète le roi Henri VIII, dont les cinq précédentes épouses ont été répudiées ou décapitées. Si l'Histoire explore largement la vie de ce roi surnommé Barbe-Bleue, elle ne s'attarde pas sur Catherine Parr, sa dernière épouse, dont le courage et les convictions méritent pourtant de rester dans les mémoires. Cette dernière a notamment été l’une des premières femmes d’Angleterre à publier une œuvre en langue anglaise sous son propre nom, en 1545. Elle a également grandement façonné l’avenir du royaume et influencé le futur règne d'Élisabeth Ire.
Pour déjouer les écueils d’un biopic trop survolé, Karim Aïnouz fait le choix appréciable de resserrer son récit autour des derniers mois de survie de Catherine Parr, qui sont aussi les derniers mois de la vie d’Henri VIII. Et si Le Jeu de la reine donne à voir le portrait d’une femme à une période donnée de sa vie, l’interprétation tout en subtilité d’Alicia Vikander laisse entrevoir son histoire profonde. Entre circonstances historiques et hommage romancé, Le Jeu de la reine met d'emblée en lumière une héroïne forte, qui protège les enfants du roi comme s’ils étaient les siens et qui est parvenue à gagner la confiance de cet homme tyrannique. Le film débute au terme des trois mois pendant lesquels Catherine Parr fut nommée régente du royaume en l’absence de son époux, parti en campagne militaire en France.
La cour comme un échiquier
Le cinéaste aborde le film d’époque d’une manière plutôt classique, mais efficace, à mi-chemin entre le conte et le thriller psychologique. Tels les spectateurs d’un jeu de pouvoir impitoyable, nous observons la reine déjouer les pièges et déplacer ses pions pour se frayer tant bien que mal un chemin à travers la violence qu’elle subit. Nous retenons, comme elle, notre souffle lorsque nous la voyons si proche d’un homme dont la monstruosité n’a d’égale que la puanteur de sa jambe putréfiée. Mais le roi est aussi fragile qu’il est craint, et à force de patience et d’ingéniosité, Catherine Parr finit par exercer un pouvoir certain au sein du couple et de la cour.
Donnant à voir le point de vue inédit de cette héroïne au cinéma, Karim Aïnouz signe un hommage efficace et un récit qui nous tient en haleine. On aurait toutefois souhait une plus grande liberté dans la mise en scène, pour faire honneur à une femme qui, au-delà de survivre, a imposé sa voie.
Marie Serale | @marie_serale
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