Daaaaaalí ! : la moustache aux mille visages
Explorez le cinéma selon vos préférences
Découvrez la toute nouvelle expérience dédiée aux passionnés de cinéma : un moteur de recherche intelligent, des expériences exclusives, des contenus inédits et personnalisés.
Créez gratuitement votre compte pour bénéficier des Privilèges We Love Cinéma!
Après avoir donné la parole à un Monsieur Tout-le-monde justicier du divertissement dans Yannick, Quentin Dupieux est de retour au cinéma pour s’amuser avec une figure aussi célèbre que fantasmée : celle de Salvador Dalí. Fruit d’un projet mûri pendant environ cinq ans, Daaaaaalí ! relève davantage de l’hommage que du biopic, explorant l’univers labyrinthique de l’artiste à travers des figures de style bien connues du cinéaste.
Jeu d’hommage et d’égo
L’épopée de Judith (l’excellente Anaïs Demoustier), une jeune journaliste, qui tente de faire le portrait de Salvador Dalí à travers un documentaire constitue le fil rouge du récit. Comme Judith, Quentin Dupieux a pour ambition, à travers ce film, de rendre hommage à un artiste dont il admire l'œuvre. Comme elle, il se questionne sur la manière de le faire et sur sa légitimité. À l'image de l’héroïne, qui tente inlassablement de converser avec l’artiste, le processus de création du film en devient finalement le sujet, au même titre que l’exploration de l’univers de Dalí.
Incarné par six comédiens (Édouard Baer, Gilles Lellouche, Jonathan Cohen, Pio Marmaï, Didier Flamand et Boris Gillot), Salvador Dalí est ici représenté à travers son image et son imaginaire, plutôt que son comportement. Daaaaaalí ! met en scène le paradoxe d’une figure insaisissable aux multiples visages, qui ne connaît pas de limites de temps ni d’espace et qui demeure pourtant impossible à représenter au-delà de ses plus simples attributs. Arborant le costume iconique de leur personnage, les acteurs se succèdent dans un jeu exubérant et redondant.
Ritournelle de l’absurde
Daaaaaalí ! regorge de citations visuelles d'œuvres de Salvador Dalí. Le cinéaste offre par exemple une version animée de la Fontaine nécrophilique coulant d'un piano à queue et donne vie aux personnages du tableau La harpe invisible, fine et moyenne. En harmonie avec son sujet et comme à son habitude, Quentin Dupieux s’amuse aux frontières de l’inconscient, troublant notre perception du temps et de l’espace. Rêves, cauchemars, hallucinations et pensées s’imbriquent dans ce récit qui se déroule et s’étire comme un tour de manège qu’on ne parvient pas à arrêter. Rythmé par la ritournelle de Thomas Bangalter, le long-métrage nous laisse avec l’impression étrange d’un tableau inachevé.
Daaaaaalí ! nous abreuve de comique de répétition et d’images absurdes, abordant les multiples facettes de l’artiste et l’idée même de création. Sans atteindre la délicieuse étrangeté de Réalité ou la drôlerie de Au poste !, ce nouveau long-métrage de Quentin Dupieux reste une parenthèse ludique et éphémère.
Marie Serale | @marie_serale
Explorez le cinéma selon vos préférences
Découvrez la toute nouvelle expérience dédiée aux passionnés de cinéma : un moteur de recherche intelligent, des expériences exclusives, des contenus inédits et personnalisés.
Créez gratuitement votre compte pour bénéficier des Privilèges We Love Cinéma!