Dans la pénombre de La Nuit du 12
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En France, environ 20% des enquêtes criminelles menées par la police judiciaire ne sont pas résolues. C’est sur ce constat que s’ouvre le nouveau film de Dominik Moll : La Nuit du 12. Inspirée de faits réels, cette enquête obsessionnelle et existentielle fait état de la mécanique de la violence et de la barbarie des comportements humains.
Un crépuscule dévorant
Le voile sombre de la nuit, les Alpes, aussi majestueuses qu’oppressantes et l’insaisissable vérité constituent le décor glaçant de La Nuit du 12. Faisant écho à une affaire relatée dans l’ouvrage “18.3. Une année à la PJ” de Pauline Guéna, l’assassinat de Clara hante le personnage de Yohan (magistralement interprété par Bastien Bouillon), récemment nommé chef de groupe à la Brigade Criminelle de Grenoble. Aux côtés de son collègue Marceau (formidable Bouli Lanners), il plonge à corps perdu dans cette enquête comme dans une spirale infernale, à l'image de la piste circulaire de vélo sur laquelle il pédale inlassablement.
Qui a tué Clara ?
Sur l’affiche du film, on aperçoit une jeune femme au crepuscule. En un mouvement figé par la photographie, elle lance un regard derrière elle, dans lequel on décèle le doute, la surprise mais pas encore la peur. Cette jeune femme, c’est le personnage de Clara, 21 ans (incarnée par Lula Cotton Frapier). La nuit du 12 octobre 2016, elle rentrait chez elle à Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie, après une soirée entre amies lorsqu’elle a été brûlée vive par un individu cagoulé.
Mais alors, qui a tué Clara ? À cette question, Yohan répond que tous les hommes interrogés semblent avoir pu le faire. Au début de l’enquête, l’objectif est de tout savoir sur la victime, sur ses fréquentations, son intimité et ses relations amoureuses. Très rapidement, à la manière de Laura Palmer dans Twin Peaks, Clara devient elle-même l’objet du mystère. On cherche à découvrir son secret, comme si elle avait eu un autre rôle que celui de la victime dans cette tragique affaire. Pour Nanie (Pauline Serieys), sa meilleure amie, l’enquête aurait pris une toute autre tournure si Clara avait été un homme. Elle avance même qu’être une femme est la raison de son assassinat.
Au-delà du thriller, un questionnement existentiel
Dépassant le genre de polar qui met en scène une victime anonyme que l’on oublie trop vite et un crime insoluble perpétré par un tueur fantôme fascinant qui va mener la vie dure aux enquêteurs, La Nuit du 12 utilise les codes du film policier pour questionner. Lorsqu’une vie est volée suite à un acte d’une violence inouïe, les regards portés sur la victime (et sur l’assassin) soulèvent plusieurs problématiques.
“Il y a quelque chose qui cloche entre les hommes et les femmes”, affirme le personnage de Yohan. Le film dénonce que paradoxalement, ce sont majoritairement des hommes qui commettent des crimes et qui les résolvent. Cependant, au sortir de ce récit bouleversant, on se demande ce qui cloche entre les Hommes en général. A travers le quotidien éreintant des enquêteurs de la police judiciaire qui “combattent le mal en rédigeant des rapports”, d’après Marceau dans le film, on se questionne sur la notion de justice, mais surtout sur ce qu’il reste d’humanité dans ce monde.
Marie Serale | @marie_serale
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