Fremont : recherche rêve désespérément
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Vainqueur du Prix du Jury à Deauville, ex æquo avec The Sweet East de Sean Price Williams, Fremont est de ces films qui apaisent agréablement la frénésie d’un festival, en laissant aux spectateurs le temps de prendre du recul et de se questionner. Quatrième long-métrage du cinéaste anglo-iranien Babak Jalali, Fremont s’intéresse au quotidien d’une jeune réfugiée afghane à San Francisco, entre solitude, quête de sens et fortune cookies.
Un portrait entre monotonie et fantaisie
Ancienne traductrice pour l’armée américaine en Afghanistan, Donya, 20 ans, travaille désormais dans une usine familiale de fortune cookies. Son travail rébarbatif et ses visites chez un psychologue fantasque rythment son quotidien. Alors qu’elle tente de s’adapter à cette nouvelle vie, elle semble ne pas y trouver de sens. Malgré ses interactions régulières avec son voisin ou sa collègue de travail qui tente de la conseiller sur sa vie sentimentale, Donya se sent seule. Est-ce le poids de cette solitude qui l’empêche de trouver le sommeil, le soir venu ? Ou est-ce le déchirement d’avoir dû fuir son pays natal et quitter les siens qui la ronge ?
À l’image de son héroïne qui tente de se reconstruire, Fremont est un film qui prend son temps. Sa photographie en noir et blanc, élégante et mélancolique, nous transporte dans un quotidien aussi monotone qu’absurde, ponctué de touches de fantaisie. Si les plans symétriques, l’humour cocasse et les personnages laconiques de Fremont nous rappellent le cinéma de Wes Anderson, Babak Jalali nous propose une œuvre au charme discret qui captive par son ton singulier et son intrigue imprévisible.
Du chien-loup au cerf
Lorsqu’elle est promue rédactrice des prédictions contenues dans les fortune cookies, Donya entrevoit la possibilité de faire évoluer son quotidien figé et pourquoi pas, de s’autoriser à être heureuse. Elle décide de rédiger un message spécial contenant ses coordonnées et de laisser faire le hasard. Aussi vagues qu’impersonnelles, les prédictions qu’on trouve dans ces petits gâteaux provoquent chez les lecteurs, au mieux, un sourire et au pire, un désintérêt. Donya, elle, choisit de confier son destin à cette tradition. Outre la capacité de ce rebondissement à faire avancer l’intrigue vers une situation surprenante, il nous permet aussi de mieux comprendre l’état d'esprit de l'héroïne.
Car au-delà d’aborder la routine et la solitude, Fremont raconte aussi cette période de flottement après une épreuve, pendant laquelle on a besoin de temps, et parfois, comme Donya, d’un déclic, pour enfin commencer à vivre pleinement. Dans Fremont, nous assistons à un véritable tournant de la vie de Donya. Alors qu’elle entend régulièrement son psychologue passionné par le roman Croc-Blanc, lui parler de ce héros sauvage, confronté à l’injustice du monde, elle va finir par rencontrer un cerf (d’une étrange nature), symbole d’un renouveau.
À travers un récit tout en retenue, parsemé d’un humour délicieusement absurde et peuplé de personnages attachants, Babak Jalali signe une réflexion inspirante sur l’importance du sens, du pardon et du lien dans la reconstruction de soi.
Marie Serale | @marie_serale
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