Anatomie d'une chute : la pépite française de la compétition officielle

Justine Triet a fait ses débuts de cinéaste au Festival de Cannes : en 2013, son premier long-métrage La bataille de Solférino est présenté dans la programmation de l’ACID. En 2016, son film Victoria fait l’ouverture de la Semaine de la critique et en 2019 elle présente Sibyl en compétition officielle. Cette année, la réalisatrice revient en compétition officielle avec le vertigineux Anatomie d’une chute. Le film relate l’histoire de Sandra, Samuel et leur fils malvoyant Daniel, vivant loin de tout à la montagne. Un jour, le corps inerte de Samuel est retrouvé au pied de leur maison et l’enquête commence. Le long-métrage est une merveille d’écriture et de mise en scène, qui comme son titre l’indique, dissèque les faits jusqu’au moindre détail, dévoilant les tourments d’une famille et d’un couple à travers une guerre d’égo, le poids de la jalousie, les plus sombres soupçons. Anatomie d’une chute est une véritable réussite, en grande partie grâce à l’interprétation des acteurs, qui reflètent toute la complexité de leurs personnages. Justine Triet a d’ailleurs déclaré avoir écrit le film pour l’actrice Sandra Hüller (qui brille aussi dans The Zone of Interest de Jonathan Glazer, en compétition officielle). 

Pierre Niney à Michel Gondry : « On s’est rencontrés il y a 11 ans et j’étais fan de toi »

Ce dimanche 21 mai 2023, la foule s’est rassemblée devant le Théâtre Croisette (où ont lieu les projections de la Quinzaine des cinéastes) pour assister à l’avant-première du nouveau film de Michel Gondry, Le livre des solutions. Pierre Niney y interprète un cinéaste (inspiré de Michel Gondry lui-même) qui s’enfuit dans les Cévennes pour terminer le tournage de son film. Comme une dose de rire et de bonne humeur au cœur de l’intensité du Festival, Le livre des solutions a séduit les spectateurs par sa sincérité. Après la projection, pendant l’échange avec les spectateurs, Pierre Niney a confié être fan du travail de Michel Gondry. En 2012, l’acteur avait demandé au cinéaste de devenir son parrain lors du dîner des Révélations des César et aujourd’hui, ils présentent un film ensemble à Cannes. Quelle plus belle récompense pour un acteur que celui de réaliser son rêve de cinéma ?

Sleep : somnambulisme et humour noir

Il y a quelques semaines, The Jokers Films annonçaient que le cinéaste Bong Joon-ho (The Host, Memories of Murder, Parasite) parlait de Sleep comme le film « le plus singulier et le plus malin que j’ai pu voir ces 10 dernières années ». Jason Yu, le réalisateur, a d’ailleurs été l’assistant de Bong Joon-ho. Présenté ce dimanche 21 mai 2023 à la Semaine de la critique, Sleep s’intéresse à un jeune couple tourmenté par le somnambulisme inquiétant du mari. En effet, dans son sommeil, ce dernier semble devenir quelqu’un d’autre. Avec son premier film, le réalisateur sud-coréen Jason Yu manie le frisson à la perfection, avec un soupçon d’humour mordant. On se surprend à trembler au moindre ronflement dans cette comédie horrifique parfaitement rythmée, qui utilise le somnambulisme comme objet de terreur et de paranoïa. 

À demain pour poursuivre ensemble la deuxième semaine de cette 76e édition du Festival de Cannes ! 

Marie Serale | @marie_serale