Le nouvel Hollywood, âge d'or du cinéma américain ?
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Dans “Once Upon a Time in Hollywood”, Quentin Tarantino revient sur une période charnière du cinéma américain : le passage du “vieil Hollywood” soumis aux impératifs moraux, au “nouvel Hollywood” porté par les idéaux de la contre-culture. Trame principale de ce neuvième opus : trouver sa place quand le monde bouge vite, parfois trop vite. Une mise en perspective ultra-contemporaine.
1969 / 2019 : même combat ?
Once upon a time...
« Dans cette ville, tout peut changer comme ça… » phrase prémonitoire assénée par Léonardo Di Caprio à Brad Pitt dans le trailer de « Once Upon a Time in Hollywood. » Passer de tout à rien. C’est l’histoire en filigrane qui se dessine derrière les images jaunies, l’ambiance glamour et la folie joyeuse de Tarantino. Rick Dalton (Léonardo di Caprio) est un héros de petit écran porté sur la gâchette. Toujours accompagné de son homme de confiance et cascadeur attitré Cliff Booth (Brad Pitt). Un binôme qui fonctionne à l’écran comme dans la vie. L’acteur, le cascadeur. Celui qu’on voit et celui qui doit se faire oublier. Faut-il y voir un clin d’œil à un autre binôme mythique du cinéma : l’acteur Steeve McQueen et son cascadeur Bud Ekins? Ils sont ensemble sur le tournage du film « La Grande Evasion ». C’est Ekins qui réalise l’incroyable cascade de la tentative d’évasion à moto… Attribuée des années durant à McQueen. Ne rien dire et passer outre.
Mais que se passe-t-il quand celui que l’on doit voir doute et angoisse quant à ses compétences et son véritable talent ? Alors que l’Amérique des années 60 a faim d’engagement et de changements (mouvement hippie, manifestations contre la guerre du Viêtnam, émergence des Blacks Panthers ou naissance du mouvement des droits gay) qu’advient-il d’un homme, d’un comédien qui a toujours fait la même chose et proposé les mêmes personnages? À l’image d’un Don Lockwood, personnage principal du film « Chantons sous la pluie » interprété par Gene Kelly, qui tente d’éveiller son studio aux comédies musicales et à la couleur alors que ce dernier s’évertue à produire du muet en noir et blanc. Être has been et conscient, c’est grave docteur ?
Cette gueule de bois est bien réelle dans cette fin d’années 60. Dans 15 ans de cinéma américain (ED. Cahiers du cinéma 1995), le critique Nicolas Saada, parle d’une « crise créatrice ». On oublie souvent que l’industrie cinématographique américaine des années 60 est cadenassée, corsetée même. La chaîne de production, l’écriture le montage... Les acteurs sont dans un exercice imposé. Quant aux auteurs et réalisateurs, ils composent avec le Code Hays. Violence et nudité n’ont pas le droit d’écran. Les studios se doivent d’offrir de belles images pleines de décence. Ce puissant code puritain vole en éclat en 1966, ouvrant ainsi le champ des possibles. Arthur Penn célèbre les aventures des braqueurs glamour Bonnie & Clide (1967). Dustin Hoffman sous les traits de Benjamin Braddock découvre les joies du sexe dans les bras d’une femme mariée. Avant de s’éprendre de la fille de celle-ci. Roman Polanski explore lui le thriller et l’horreur dans Rosemary’s baby (1968) sous les traits graciles de Mia Farrow.
Aujourd’hui, le cinéma américain
Cinquante ans plus tard, que reste-t-il de ce cinéma qui a su faire voler en éclat bien des tabous ? Un cinéma où, selon Nicolas Saada, “la marge et les indépendants (étaient) enfin acceptés à Hollywood comme des valeurs sûres, aussi rentables et intéressantes que le cinéma commercial”. Pas grand chose ! Finalement, le “Nouvel Hollywood” n’aura duré que 10 ans. Le livre graphique “Le Nouvel Hollywood” de Jean-Baptiste Thoret et Brüno raconte que c’est Georges Lucas qui « signa, d'abord avec American Graffiti puis Star Wars, le deuil de la contre-culture et ouvrait la voie à ce qui allait être le cinéma des années 80, un gigantesque revival, amnésique et enfantin » préparant aux blockbusters. Peter Biskind se veut pourtant rassurant. Dans son livre “Le nouvel Hollywood” (2002 - Cherche-Midi), ce journaliste et essayiste américain écrit : “Heureusement, alors que des films aussi ridicules que Titanic continuent de légitimer la folie dépensière des studios, une nouvelle génération de cinéastes a fait son apparition. Oliver Stone et les frères Coen dans les années 80, Quentin Tarantino et Aton Egoyan dans les années 90 ont tous injecté une nouvelle vitalité dans le système ». Finalement, “Once Upon a Time in Hollywood” n’est peut être ni un film hommage, ni un film nostalgie, mais un film héritage...
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