Damien Chazelle explore le cinéma en format vertical avec Apple

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Date de publication : 07.08.20

Auteur du succès hollywoodien "La La Land", Damien Chazelle a réalisé pour Apple un court-métrage de neuf minutes environ, avec une contrainte bien spécifique : le mode portrait ! Le format peut paraître bizarre au premier regard, mais le réalisateur a su jouer de cette contrainte pour rendre hommage aux plus grands genres populaires du cinéma. Publié ce jeudi 6 août sur la chaîne Youtube de la marque à la pomme, il est accompagné d'une vidéo du making-off. Et si le cinéma passait en mode vertical ?

Le contenu vertical de plus en plus répandu

Les chiffres de l'année 2020 sur le trafic internet montrent que la vidéo capte de plus en plus l'attention des internautes. Une étude de Statista prouve que le streaming vidéo représente 61% du trafic internet mondial (il devrait représenter 82% de celui-ci en 2021). L'utilisation du smartphone pour visionner des vidéos a depuis longtemps dépassé celle des écrans d'ordinateurs ou de télés. Ces données laissent entrevoir un futur radieux pour le format vertical, très adapté aux smartphones et de plus en plus répandu.

Néanmoins, la plupart des vidéos streamées et regardées sur des appareils mobiles sont des "vidéos d'adresse", c'est-à-dire des vidéos qui n'ont pas d'autre but que de communiquer directement avec les gens qui les regardent, comme la plupart des modules que l'on trouve sur Youtube. Ils sont périssables très vite et ne se regardent généralement qu'une seule fois. Il est donc plus facile pour ces vidéos en format vertical de capter l'attention de l'internaute. Le cinéma est un art, qui hérite lui d'une longue culture de formats horizontaux. Pas question donc d'utiliser la verticalité comme simple format de visionnage.

Le cinéma peut-il vraiment investir ce format ?

Si l'on ne sait pas encore bien comment le public réagirait dans une salle de cinéma avec un écran vertical, le challenge a en tout cas séduit le réalisateur de "La La Land". Damien Chazelle confesse avoir apprécié la grande mobilité laissée par le smartphone, mais aussi les contraintes formelles imposées par la verticalité.

Du côté spectateur, le court-métrage, en explorant des genres très connus du cinéma, montre bien comment la verticalité change complètement nos habitudes d'apprécier un film, nous procurant un sentiment d'étrange familiarité. Une innovation qui va peut-être prendre le large, ou, souhaitons-le, inspirer d'autres réalisateurs !