Les rencontres 7e art Lausanne 2022 : un miroir sur le cinéma moderne

Date de publication : 19.04.22

Cette année encore, BNP Paribas fut partenaire des Rencontres 7eme art Lausanne, dont la 5eme édition s’est tenue à Lausanne du 12 au 20 mars dernier. Après un contexte sanitaire difficile pour les évènements et festivals, l’année 2022 est un retour en grâce pour les Rencontres.

 

Un évènement pédagogique et passionné

Notamment fondées par l’acteur et réalisateur suisse Vincent Perez, les Rencontres de Lausanne tiennent à s’éloigner du circuit des festivals classiques depuis sa naissance en 2018. Ainsi, pas de compétition, pas de tapis rouge, mais uniquement des rencontres entre passionnés, étudiants et professionnels du cinéma. Chaque année, l’évènement propose ainsi des projections, tables rondes et masterclass d’acteurs, réalisateurs et compositeurs francophones et internationaux.

Un évènement pédagogique et passionné

La fibre du programme reste avant tout pédagogique : l’objectif est ainsi de prendre du recul sur l’Histoire du cinéma et de célébrer les films d’aujourd’hui, mais surtout d’avant. Pour les invités, qui ont été nombreux jusqu’à maintenant (Christopher Walken, Joel Coen, Darren Aronofski…), c’est un retour aux fondamentaux bienvenus et une véritable pause dans la frénésie promotionnelle que peut susciter cette industrie.

Une thématique annuelle

Chaque année, les Rencontres 7eme art Lausanne proposent une programmation construite autour d’une thématique forte et évocatrice. Après les histoires d’amour et les limites du cinéma, il s’agissait cette année de "Miroir, miroir, le cinéma face à lui-même". Un sujet riche s’il en est, tant le cinéma n’a eu de cesse de se regarder dans la glace depuis plus de 100 ans.


Au programme, plus de 50 films projetés avec des incontournables comme 8 et demi de Federico Fellini, Le Mépris de Jean-Luc Godard, mais aussi des œuvres plus récentes comme Barton Fink des frères Coen ou Adaptation de Spike Jonze. Chacune d’entre elles nous immerge dans les coulisses du cinéma ou dans les esprits souvent malades des artistes qui le font vivre. Le cinéma est-il son plus fervent critique ? Chaque cinéaste a sa propre vision sur le sujet, ce qui fait toute la richesse d’un tel procédé introspectif.

Cette année, le grand invité était l’acteur Willem Dafoe, qui est revenu sur sa carrière lors d’une masterclass de plus d’une heure alors que l’évènement projetait certain des grands films de sa longue carrière : La dernière tentation du Christ, The Lighthouse, At Eternity’s Gate et The Florida Project.

Les mots de nos invités

Présent pendant toute la durée de l’évènement, We Love Cinema a pu s’entretenir avec certains des invités, dont Gilles Lellouche qui nous parle de la simplicité des rencontres de Lausanne. Parlant de son film Goliath, il revient sur la question légitime de l’utilité du cinéma. N’est-il que divertissant ? Peut-il prétendre à un participer au débat public et politique ? Le cinéma n’a de cesse d’aborder des sujets de société à travers des œuvres à messages forts qui reflètent leur époque. 

Nous avons pu aussi nous entretenir avec Gabriel Yared, grand compositeur, qui revient pour nous sur la relation symbiotique entre musique et cinéma. "La musique doit servir le film, mais doit être une œuvre à part entière". Revenant sur ses collaborations avec Jean-Luc Godard et Jean-Jacques Beineix, il évoque ainsi son processus créatif, qui veut que la musique de film accompagne l’image, les dialogues tout en ayant sa propre identité.


Enfin, la réalisatrice Anne Fontaine (Les Innocentes, Police) est revenue avec nous sur son rapport à la comédie qui reste "l’émotion la plus délicate", bien devant le drame psychologique. La cinéaste est ainsi dans un refus total d’une mécanique comique, puisant son inspiration dans des questionnements plus existentiels.


Retrouvez toutes nos interviews des invités de l’évènement sur la chaine YouTube We Love Cinema et rendez-vous l’année prochaine pour une nouvelle édition des Rencontres 7e Art de Lausanne qu’on imagine encore passionnante.
 

Hugo Cléry | @HugoClery