L’Origine du mal : jeu de piste en eaux troubles sur la Riviera
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« La famille, c’est comme un poison qu’on a dans le sang. » Ces mots prononcés par le personnage de Jeanne (Céleste Brunnquell), benjamine du récit, annoncent la noirceur de l’Origine du mal. Présenté cette année au Festival international du film de Toronto et à la Mostra de Venise, le troisième film de Sébastien Marnier est un coup de théâtre au cinéma.
Une famille vénéneuse
Stéphane (Laure Calamy) n’a jamais connu son père. Lorsqu’elle décide de le rencontrer pour rattraper le temps perdu, elle ne se doute pas que la luxueuse villa où il l'invite abrite de sombres secrets. Loin de la poissonnerie industrielle où elle travaille, c’est sur l’île de Porquerolles, joyau de la Côte d’Azur, que Stéphane va faire la connaissance de Serge (Jacques Weber), son père, et des femmes qui partagent sa vie. Auprès de Louise (Dominique Blanc), l’épouse de Serge, George (Doria Tillier), sa fille, Jeanne, sa petite-fille et Agnès (Véronique Ruggia Saura), leur domestique, Stéphane va prendre part à un jeu de mensonges et de faux-semblants. Dans ce tableau familial dont l’apparence cache une toile noire et oppressante, qui dit la vérité ?
Une dimension théâtrale pour un film qui déjoue les attentes
Oubliez la chaleur caniculaire et la douceur de vivre méditerranéenne. Dans L'Origine du mal, la Côte d'Azur est sombre et froide. La mise en scène parfaitement maîtrisée met en lumière les apparences trompeuses. La majestueuse demeure familiale est matérialisée par un décor baroque, parsemé d'objets énigmatiques. La personnalité exacerbée, voire grotesque des protagonistes et leurs conversations donnent au film une dimension théâtrale délectable. Dissimulant ses tourments sous une attitude fantasque, le personnage de Louise, interprété par l'excellente Dominique Blanc (de la Comédie française) en est la parfaite illustration. Le superbe travail d’ambiance, d’écriture et d’interprétation prend les spectateurs au dépourvu : le scénario de la jeune femme modeste qui fait irruption dans une famille d’aristocrates où tous les regards sont braqués sur l’héritage du patriarche se révèle être un véritable jeu de piste.
L’homme dans un monde de femmes
Ce qui fait la singularité du film, c’est aussi son casting presque exclusivement féminin. Non sans rappeler Huit Femmes (adaptation de la pièce de théâtre de Robert Thomas) de François Ozon, le clan féminin de L’Origine du mal semble vouloir la perte de l’homme de la famille. Chaque personnage joue un rôle bien précis dans ce ménage hypocrite. Du petit-déjeuner au dîner, leurs interactions semblent être des performances au service d’un jeu de pouvoir qui oppose cet homme et ces femmes. A grand renfort de vin hors de prix et de manteaux de fourrure, tous tentent de tirer leur épingle du jeu. Mais l’arrivée de Stéphane va bouleverser cet équilibre malsain et rebattre les cartes. Dans ce récit noir rythmé par l’intense musique originale de Pierre Lapointe et Philippe Brault, nous sommes appelés à rester sur nos gardes, épiant le moindre indice. L’ambivalence et le dessein de chacun des protagonistes dissimulent une vérité insoupçonnée.
Marie Serale | @marie_serale
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