Making Of : le cinéma en lutte
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Après Le Procès Goldman qui avait magistralement ouvert la Quinzaine des cinéastes en mai 2023, Cédric Kahn nous propose déjà un nouveau long-métrage, sur un sujet qui fascine tous ceux qui s’intéressent au cinéma : la fabrication d’un film. Nourri des souvenirs du réalisateur accumulés tout au long de sa carrière, Making Of dresse le tableau maîtrisé d’un tournage chaotique.
Filmer un film… dans un film
« De toute façon, personne ne regarde le making of. », entend-on dans le nouveau film de Cédric Kahn. Et pourtant, ce documentaire sur le tournage d’un film est non seulement le point de départ du récit, mais aussi l’un de ses points de vue narratifs. Croulant sous le poids des multiples problèmes, notamment financiers, auxquels il doit faire face alors qu’il débute le tournage de son nouveau film, Simon (Denis Podalydès), un réalisateur aguerri, prend en grippe le jeune homme chargé d’en réaliser le making of, qu’il croit pistonné. Très vite, c’est Joseph (Stefan Crepon), un figurant ambitieux venu lui faire lire son scénario, qu’il charge de filmer son tournage mouvementé.
Metteur en scène ingénieux, Cédric Kahn alterne entre différents formats d’image pour signifier les différentes sources du récit : la réalité du tournage, le film dont il est question et les images de son making of. Tout ceci s’imbrique de manière ludique et méticuleuse pour raconter les défis et les déboires rencontrés par les artisans du « monde merveilleux du cinéma ».
Tragi-comédie intime, sociale et artistique
La mise en abyme de Making Of dépasse la présence de films dans le film. Devant les caméras, Denis Podalydès incarne un cinéaste qui consacre son nouveau film à des ouvriers qui se battent pour racheter leur usine menacée de délocalisation : un film social, politique, engagé. Or, il se retrouve confronté aux mensonges du producteur qui plongent le projet dans une crise financière, à l’ego surdimensionné de son acteur principal (Jonathan Cohen), sans parler de la crise personnelle qu’il traverse, alors que sa femme (Valérie Donzelli) est sur le point de le quitter.
Making Of assume un ton tragi-comique en confrontant la fiction, la trivialité et la réalité, mêlant habilement les problèmes de chacun de ses personnages à l’idéal artistique et politique d’un projet qui se heurte à des problématiques bien réelles. En mettant en images la réalité d’un secteur, le film célèbre aussi le pouvoir du collectif, en s’appuyant sur l’énergie communicative de ses interprètes, dont Souheila Yacoub, très convaincante dans le rôle d’une actrice surinvestie.
Divertissant et drôle, Making Of se révèle aussi très juste dans ce qu’il raconte des contradictions de la création artistique et des métiers du cinéma.
Marie Serale | @marie_serale
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