A Plastic Ocean : Un océan de plastique mais une montagne de solutions à gravir
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“Pourquoi un produit jetable est-il fait d’un matériau indestructible ?”. Ces quelques mots prononcés par Tanya Streeter, championne de plongée et activiste pour la protection des océans, paraissent si évidents. Simple et effrayant à la fois. Chaque année entre 8 et 12 millions de tonnes de plastiques sont jetées dans les océans. L’équivalent d’un camion poubelle par minute.
Le 8 juin sera la journée mondiale de l’océan. L’occasion de revenir via le documentaire Plastic Ocean sur l’un des fléaux qui sévit depuis plus d’un demi-siècle sur Terre : l’utilisation du plastique par l’homme… et d’entrevoir un futur de solutions.
Et par hasard… on nage dans du plastique
Comment en vient-on à faire un docu sur le plastique dans les océans ? Par hasard, un triste hasard. Craig Leeson, le réalisateur-journaliste de Plastic Ocean partait découvrir les baleines bleues… quand il est tombé sur un amas de plastique en plein coeur de l’océan indien. Un choc et une révélation.
Les océans recouvrent 71% de la planète, et constituent 97% de toute son eau. Alors forcément, on ne fait pas spécialement attention aux petits bouts de plastique ici et là. Et pourtant, à ce jour on dénombre 5 000 milliards de bouts de plastique dans les océans. Et ce n’est que la face visible de l’iceberg.
Deux France de plastique
Et si cela nous paraît si loin c’est parce que les vents et marées concentrent une grande partie de ces déchets en pleine mer, loin des côtes (bien qu’il existe de nombreuses plages envahies). On dénombre 5 grandes zones dites de décharges géantes. (l’Océan Indien, l’Atlantique Nord, l’Atlantique Sud, le Pacifique Nord et le Pacifique Sud).
Et quid d’un fameux 6e continent de plastique ? Plutôt un mythe pour montrer l’étendue du problème, mais il existe bel et bien des états plastiques. Le Great Pacific Garbage au large de la Californie regroupe 80 000 à 100 000 tonnes de plastique. Deux fois la taille de la France.
En 2050, il y a aura moins de poissons dans l’eau que de plastique
Une pollution invisible pour le plus grand nombre peut-être, mais néanmoins très présente pour le monde animal. Chaque année 100 000 animaux marins et 1 million d'oiseaux meurent à cause des déchets plastique. D’ici à 2025, on prévoit 10 fois plus de plastique rejeté dans l’océan chaque année. À ce rythme, en 2050, il y a aura moins de poissons dans l’eau que de plastique…
Et cela impacte directement l’humain, l’homme. L’ONU précise que “plus de 3 milliards de personnes dépendent de la biodiversité marine et côtière pour leur subsistance” et “la pêche maritime emploie, directement ou indirectement, plus de 200 millions de personnes”. En tout, “les océans représentent la source principale de protéines pour plus de 2,6 milliards de personnes dans le monde”.
L’Homme et le plastique : une histoire d’amour complexe…
Chaque humain va utiliser et jeter 136Kg de plastique neuf dans sa vie et 80% du plastique retrouvé dans les océans provient de la terre. Clairement, il ne faut pas aller chercher bien loin le principal responsable de l’état de nos océans. Entre 1955 (l’introduction du plastique) et 2015, l’Homme aura produit environ 7,8 milliards de tonnes de déchets plastique. Soit l’équivalent de 23 fois tous les buildings de New York…
Et pour comprendre l'ampleur du phénomène, il faut comprendre ce qu’est vraiment le plastique. Une grande partie du plastique produit par l’homme est… artificiel, c’est à dire fait dans des laboratoires (monomère de propylène). Et ce que la nature ne construit pas… elle ne peut pas le détruire naturellement. Ce qui fait que le plastique ne se désagrège pas, il se disperse… dans les océans. Les scientifiques estiment qu’il faut environ 450 ans à une bouteille en plastique pour se désagréger complètement. Un exemple parmi tant d’autres.
Et pourtant le plastique n’est pas qu’un grand méchant loup. Bien utilisé, il peut être un atout de grande taille pour l’industrie et la santé. Car le plastique est partout, dans nos médicaments, nos ordinateurs, nos transports. Et parfois, il est salvateur. 600 000 personnes vivent plus longtemps chaque année grâce aux pacemakers (isolés avec du plastique). Les ceintures de sécurité (en nylon) font chuter de 45% les risques de décès. Ou encore 35 millions de diabétiques restent en vie grâce aux seringues en plastique.
Une prise de conscience collective
Aujourd’hui, il est tout simplement sur-utilisé par l’Homme et très mal recyclé. Mais des solutions émergent de plus en plus. En France, depuis le 1er janvier 2020, la vaisselle jetable et les cotons-tige sont interdits à la vente en grande surface. À partir du 1er janvier 2021, ce sera au tour des pailles, des touillettes ou encore des boîtes en polystyrène expansé (des boîtes à Kebab pour les profanes) avec le développement du commerce en vrac et un système de bonus-malus sur le suremballage. L’objectif : supprimer tous les emballages à usage unique (bouteille plastique, tube de dentifrice, bidon de lessive, sachet de salade) d’ici à 2040.
Aujourd’hui, on produit encore 500 milliards de sacs en plastique par an, soit 1 million par minute (pour une durée d’utilisation de 12 min en moyenne). Le Bangladesh a été le premier pays au monde à les interdire… en 2002. Pour la France, il a fallu attendre 2016. L’autre grand défi est connu de tous : le recyclage.
Le business du recyclage
Depuis 1988, le fameux sigle des 3 flèches vertes existe. Mais derrière cette conscience collective se crée un vrai business salutaire. En gros, être écolo ne veut plus forcément dire perdre de l’argent, bien au contraire.
L’industrie du recyclage crée des emplois : aux Etats-Unis, 700 000 personnes vivent de ça. L’industrie du recyclage peut faire faire des économies : en Allemagne, on peut collecter 25 centimes par bouteille en plastique ramenée dans un conteneur. L’industrie du recyclage peut être très rentable : une tonne de plastique mal triée rapporte 150 dollars. Une tonne de plastique bien triée rapporte 1 500 dollars. 10 fois plus.
Aujourd’hui, seulement 20% du plastique jeté est recyclé, imaginons si ce pourcentage grimpait, les conséquences sur la planète… et son économie.
Enfin, le recyclage peut carrément devenir… une monnaie. C’est le projet, narré dans le documentaire, de Plastic Bank. La start-up, fondée en 2013, propose d’échanger des déchets plastique contre de l’argent ou des services (minutes de téléphone, électricité, wi-fi). Une autre façon de voir l’économie.
Le futur tient en deux mots : réutiliser… et dompter
Réutiliser ce que l’homme crée et dompter ce que la nature peut nous donner.
“D’une économie de la durabilité, il faut passer à une économie de la régénération”, c’est donc ce que prône David Katz, le boss de Plastic Bank. Qu’est-ce que cela signifie ? C’est encore lui qui le résume le mieux : “C’est un peu comme si vous étiez dans un champ de diamants et qu’il vous suffisait de vous baisser pour en ramasser à pleines mains… Mais que vous n’avez rien autour de vous pour dépenser ces plastiques ou les convertir en argent”. Une aubaine pour des populations pauvres et grandement touchées par les pollutions plastique.
Réutiliser donc, mais aussi réinventer. Au lieu de produire du plastique artificiel (qui ne se désagrège pas), il faut apprendre à reconstruire du plastique naturel (le latex ou le caoutchouc sont des exemples de plastique naturels). On arrive déjà à transformer nos paquets de bonbons… en carburant. La marque adidas propose depuis 2019 des sneakers réalisées à partir de 100% de matière recyclée.
Et des pistes sont à l’étude. Les scientifiques travaillent sur un plastique à base d’algues, de panic érigé ou encore de canne à sucre. Le tout moins toxique et bien entendu biodégradable. Enfin, on imagine même une enzyme capable de… manger le plastique. Une véritable révolution est en marche.
Mais la solution reste simple. Au lieu de se demander comment faire pour retirer tout ce plastique des océans, il faut surtout agir pour ne plus l’y placer… Et ça démarre par nous.
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