Vincent doit mourir, The Zone of interest : derrière la violence
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We Love Cinema vous propose chaque jour un tour d’horizon des temps forts de la 76e édition du Festival de Cannes, des salles obscures de la Croisette, en passant par le tapis rouge ! Karim Leklou dans une violente course-poursuite à la Semaine de la critique et la vie de famille du commandant d'Auschwitz en compétition officielle : voici le programme du jour.
Vincent doit mourir secoue la Semaine de la critique
Depuis 1962, la Semaine de la Critique met à l’honneur des premiers et deuxièmes longs-métrages. Jacques Audiard, François Ozon ou encore Julia Ducournau : de multiples cinéastes ont été révélés par cette sélection.
Parmi les pépites présentées cette année, le premier film du comédien Stéphane Castang : Vincent doit mourir. Pour l’introduire lors d’une séance spéciale, Ava Cahen, Déléguée Générale de la Semaine de la Critique, a précisé que le film avait animé les discussions du comité de sélection pendant de longues heures. Le regard halluciné et la démarche méfiante, Karim Leklou y incarne Vincent, un graphiste sans histoire. Du jour au lendemain son quotidien est bouleversé par une série d’agressions dont il est la cible. Sans raison particulière, on tente de le tuer. Le film mélange allégrement les genres, de la comédie noire au survival en passant par le thriller. Paranoïa, épidémie, folie : si l’origine de la vague de violence dans Vincent doit mourir ne s’explique pas, et semble faire partie intégrante du genre humain. C’est finalement le sujet très actuel de la survie qu’évoque Stéphane Castang dans ce film, à l’instar d’In Flames, sélectionné à la Quinzaine des cinéastes, depuis un point de vue très différent.
The Zone of Interest : de l’autre côté du mur
Ce vendredi 19 mai 2023, un des films les plus prometteurs de la compétition officielle a été dévoilé dans le Grand Théâtre Louis Lumière : The Zone of Interest, du réalisateur britannique Jonathan Glazer (Birth, Under the Skin). Le film suit la vie de famille du commandant Rudolf Höss, dans sa belle maison avec jardin et piscine, à quelques mètres du camp de concentration d’Auschwitz. Jonathan Glazer ne nous fait jamais franchir le mur qui sépare la famille Höss du camp. En filmant la trivialité, Jonathan Glazer donne la toute-puissance au hors-champ : l’horreur est là, tout près, on la sent, on la devine, on l'entend. Le travail du son est remarquable et renforce encore la puissance de ce film sur l’Holocauste dont le point de vue ne ressemble à aucun autre. S’il reste encore de nombreux films de la compétition à découvrir, on peut déjà affirmer que certaines images de The Zone of Interest demeureront dans les mémoires, indélébiles.
Demain nous reviendrons sur différents films de la compétition et des sélections parallèles ainsi que sur la venue de Martin Scorsese au Festival de Cannes pour y présenter le très attendu Killers of the Flower Moon. Todd Haynes, Cate Blanchett et Natalie Portman seront aussi présents pour présenter May December en compétition officielle.
Marie Serale | @marie_serale
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