Christian Alvart transpose "La Isla Minima" en thriller allemand "Lands of murders"
Date de publication : 19.07.20
L'un vient de l'Ouest, avec ses principes et ses méthodes d'investigation modernes, l'autre joue à domicile sur ses terres de l'Est, flic à l'ancienne qui ne s'en laisse pas conter: en 02H09, "Lands of murders" suit deux enquêteurs de la police criminelle allemande (Trystan Pütter et Felix Kramer) sur la trace d'adolescentes disparues.
De secrets en mystères, les policiers vont tirer les fils d'une affaire qui va les dépasser.
Ce film allemand fait le pari de sortir mercredi dans des salles françaises qui désespèrent de voir revenir les foules et sont en mal de nouveautés, notamment américaines. Il s'agit d'un remake revendiqué de "La Isla Minima", qui a marqué en 2015 en récoltant 10 Goyas, les prix les plus prestigieux du cinéma espagnol.
Alberto Rodriguez, récompensé du prix du meilleur réalisateur, plongeait le spectateur dans l'Espagne rurale des années 1980 à l'occasion de la disparition de deux sœurs au cours d'une fête de village. Le film avait attiré un peu plus de 320.000 spectateurs en France.
L'Allemand Christian Alvart, 46 ans, né à l'Ouest et parti plusieurs années tourner des films de genre à Hollywood, choisit de transposer l'intrigue dans un village reculé d'Allemagne de l'Est, après la chute du Mur en 1989 mais avant la réunification du pays - une période "incertaine" et "peu décrite au cinéma", souligne-t-il dans ses notes de production.
Dans ce monde où l'ecstasy commence à circuler et les jeunes rêvent de fuir une région sans avenir, une marque de pellicule photo rare à l'Est ou un modèle de voiture produite à l'Ouest peuvent fournir de précieux indices.
"Je suis très intéressé par ce moment où les deux monnaies allemandes étaient encore en vigueur, où l'Est pensait que tout serait mieux à l'Ouest (...). Cette période a suscité beaucoup d'espoirs. Mais aussi beaucoup de désillusions", poursuit l'auteur de ce film, qui s'adresse à un public fan d'angoisse et d'énigme policière.