Nouvelle Vague : le tournage d’ À bout de souffle comme si vous y étiez
Date de publication : 09.10.25
Bienvenue dans la bande
Nous sommes à Paris, en 1959. Jean-Luc Godard s'inquiète de ne pas avoir encore réalisé de long-métrage, contrairement à Claude Chabrol ou Éric Rohmer, ses collègues des Cahiers du Cinéma. François Truffaut, quant à lui, s’apprête à présenter son premier film, Les Quatre Cents Coups, au Festival de Cannes. Dans Nouvelle Vague, Richard Linklater nous présente une bande de jeunes qui se lancent dans la fabrication d’un film avec insouciance, sans aucune certitude que le film en question sortira un jour. À l’époque, le tournage d’À bout de souffle a été très documenté et on sent le plaisir qu’a eu Richard Linklater à redonner vie aux vestiges de ce moment important pour le cinéma.
Nouvelle Vague regorge de clins d'œil en tout genre à Godard et à son cinéma. Pourtant, le film ne se contente pas d’être un pastiche. Au-delà de s’intéresser à la genèse de l’un des films les plus importants jamais réalisés selon lui, Richard Linklater raconte la joie contagieuse de la création. En réunissant une bande d’acteurs inconnus (à l’exception de Zoey Deutch, qui interprète le personnage de Jean Seberg), le cinéaste parvient aussi à apporter une dimension très actuelle à son hommage. Nouvelle Vague nous plonge ainsi dans une fiction historique aussi tendre que charmante.
Un film-musée
Dans Nouvelle Vague, Godard devient un personnage de fiction, un héros de cinéma. Richard Linklater nous présente l'ensemble des personnages de l’histoire avec un regard admiratif. Son film se nourrit d’une réalité historique, mais aussi de mythes et d’un amour profond pour l’histoire qu’il retrace. On regarde Nouvelle Vague comme si on déambulait dans un musée où sont soigneusement exposés des objets légendaires que l’on n’a jamais vus de nos propres yeux.
On prend plaisir à plonger dans le long-métrage, comme on imagine que Richard Linklater a eu plaisir à le réaliser. À la différence des personnages, nous connaissons leur destin et celui du film de Godard. On s’amuse alors à relever des citations mythiques, à observer les décors du Paris du passé où à imaginer les coulisses d’À bout de souffle. Sans bousculer les croyances, ni l’image de Godard, Richard Linklater nous propose un film joyeux et amusant. Et après tout, comme le disait Jean-Paul Belmondo
au cinéma : « l’essentiel, c’est de s’amuser. ».
Marie Serale | @marie_srl