Les quatre premiers longs-métrages de Sean Baker arrivent enfin dans les cinémas français
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En mai 2024, lors du 77e festival de Cannes, Sean Baker a reçu la Palme d’or pour son dernier film Anora. Le cinéaste américain avait déjà gagné une place de choix dans le cœur des cinéphiles français avec Tangerine (2015), The Florida Project (2017) et Red Rocket (2021), des récits sensibles d’existences marginales. Pourtant, la carrière de Sean Baker a démarré bien avant 2015, à la fin des années 1990, avec Four Letter Words (2000), Take Out (2004), Prince of Broadway (2008) et Starlet (2012). Dévoilant la partie immergée de l’iceberg, la sortie en salles inédite en France de ses quatre premiers longs-métrages offre la possibilité de suivre le regard d’un cinéaste amoureux de portraits et de cinéma indépendant, en voyage à travers son propre pays.
Au verso de la carte postale, les oubliés de l’Amérique
Le périple débute en plein cœur d’une soirée bien arrosée : un groupe d’anciens camarades de classe se retrouvent, deux ans après la fin du lycée, chez Art, dont les parents sont absents. S’il n’est pas évident de déceler les promesses des futures œuvres de Sean Baker dans Four Letter Words (2000), on y retrouve bien celle d’un désir de vérité. Le long-métrage est une suite de conversations entre des garçons qui parlent de filles, de sexe et de porno, avec, en filigrane, l’évocation d’une nostalgie du passé et d’une angoisse de leur future vie d’adulte. Si le récit n’est pas une prouesse de profondeur, il marque tout de même le point de départ d’un cinéaste qui, par la suite, va s'écarter de sa propre trajectoire pour s’intéresser à celles qui façonnent le relief d’un pays qui se voudrait lisse aux yeux de tous. Quatre ans plus tard, caméra à l’épaule, Sean Baker quitte la banlieue pour se rendre à Chinatown à New York dans Take Out (2004). Avec ce film à l’aspect documentaire, il continue de poursuivre sa volonté de vérité à travers la course effrénée de Ming, un travailleur clandestin chinois qui ne dispose que d’une journée pour rassembler l’argent qu’il doit à ses passeurs.
Dans l’imaginaire touristique, New York est aussi une ville vibrante où l’on rêve de succès spectaculaires, à l’image des productions jouées dans les plus grands théâtres du fameux quartier de Broadway. Pourtant, le Prince de Prince of Broadway, rebaptisé ainsi par celui à qui sa mère l’a laissé, n’est pas encore une star. Devenir père du jour au lendemain, voilà qui n’arrange pas les affaires de Lucky, vendeur de contrefaçons sans papier. Mais contrairement à celle de Take Out, la narration de Prince of Broadway se concentre moins sur la survie de son protagoniste que sur les nouvelles perspectives, plus ou moins évidentes, qui s’offrent à lui. Ainsi, la volonté de Sean Baker de filmer des destins réels épouse celle d’y injecter de la fiction et du romanesque.
Il était une fois Jane et Anora
En 2012, Starlet marque le début d’un nouveau voyage pour Sean Baker, d’abord parce que c’est le premier film sur lequel il travaille avec un chef opérateur et d’autre part, parce que, loin de New-York et de sa banlieue, le cinéaste explore l’envers du rêve américain à Los Angeles. Ce quatrième long-métrage s'intéresse à l’amitié inattendue qui réunit Jane, une jeune étoile montante de l’industrie du X, et Sadie, sa voisine âgée et solitaire. Lors d’un vide-grenier, Jane achète un thermos à Sadie. Mais en rentrant chez elle, elle découvre que l’objet est rempli de liasses de billets : à défaut de rendre l’argent à sa propriétaire, elle cherche à se rapprocher d’elle. Née d'un dilemme moral, cette amitié se révèle être bien plus qu’une manière de soulager la culpabilité ou la solitude. Le lien qui unit Jane et Sadie devient alors l’une des premières branches d’une belle constellation dans l’univers de cinéma de Sean Baker.
En 2024, Anora fait penser à une réécriture de Cendrillon à New York, mais le long-métrage résonne aussi et surtout avec l’histoire de Jane dans Starlet. Jane et Anora sont toutes deux des héroïnes lumineuses, en aucun cas réduites à leur profession de travailleuses du sexe, qu’elles considèrent simplement comme un moyen de gagner leur vie. Anora et Starlet sont également deux exemples marquants qui témoignent de la tendresse du cinéaste envers ses personnages.
Palme d’or survoltée, Anora raconte la trajectoire de son héroïne digne et déterminée avec beaucoup d’empathie. Ce huitième long-métrage de Sean Baker vient enrichir un tableau alternatif aux récits hollywoodiens, où les rêves demeurent des rêves, mais où l’on se bat pour une vie meilleure. Avant de le découvrir à partir du 30 octobre, plongez dans l’univers du cinéaste en profitant de la sortie inédite de Four Letter Words, Take Out, Prince of Broadway et Starlet dès le 23 octobre 2024 dans les salles de cinéma françaises.
Marie Serale | @marie_serale
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