L'Hôpital et ses fantômes : ¼ de siècle après, Lars Von Trier revient clore sa série culte
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Il y a presque 30 ans, en 1994, naissaient deux séries médicales diamétralement opposées. Si Urgences a marqué l'histoire de la télévision en créant à la fois une méga-star internationale fan de café et un genre sériel en soi, L'Hôpital et ses fantômes a quant à elle donné l'impulsion à une curiosité puis une mode : les séries nordiques, principalement policières il faut bien l'avouer.
Ce n'est pas vraiment le cas de L'Hôpital et ses fantômes, puisque la création du réalisateur danois multirécompensé Lars Von Trier lorgne tout de même plus vers Twin Peaks que vers Borgen. En deux saisons, Riget (Le Royaume, son titre original) aura ainsi offert aux spectateurs une galerie de portraits comme on en voit rarement à la télévision, quelques sursauts d'angoisse, mais surtout un cliffhanger dont on n'entrevoit pas trop l'issue. Les deux acteurs principaux de la série, Ernst-Hugo Järegård et Kirsten Rolffes, étant malheureusement décédés peu après la saison 2, tandis que Lars Von Trier, lui, annonçait quelques années plus tard souffrir de la maladie de Parkinson. Mais c'était mal connaître le réalisateur de Breaking The Waves...
Une saison 3 de L'Hôpital, pour laquelle il aura fallu être patient
Contre toute attente, la série culte L'Hôpital et ses fantômes revient aujourd'hui pour une ultime saison sous-titrée Exodus et composée de 5 épisodes, toujours écrits et réalisés par le binôme originel : Lars von Trier et Niels Vørsel. Bien qu'assez autoréférencée, cette nouvelle saison peut aisément se regarder sans connaître les précédentes, même si elle les suit de près dans une géniale mise en abyme que nous ne spoilerons pas.
On suit donc Karen (Bodil Jørgensen), étrange septuagénaire sujette à des crises de somnambulisme (et de télékinésie !), qui se voit obligée d'user de stratagèmes afin de se faire interner dans le service de neurochirurgie du Dr Stig Helmer Jr (Mikael Persbrandt). Tout juste nommé chef de service, ce dernier est fan inconditionnel des meubles Ikea, farouchement anti-danois et pro-suédois, et surtout victime d'un bizutage dans les règles de l'art. Il est tout le portrait de son prédécesseur, le personnage principal des deux premières saisons et accessoirement son père…
Alors quoi de neuf, docteur ?
Comme il y a 30 ans, on retrouve dans les sous-sols de l’hôpital, l’étrange coryphée des plongeurs avec leur pille d’assiettes salles qui dissertent à propose de ce qui est raconté. La distribution a, elle, évolué avec, par exemple, l'arrivée géniale de Willem Dafoe, et les thèmes abordés se sont mis au goût du jour. Mais le ton si particulier de L'Hôpital et ses fantômes est resté. Il était intemporel et unique et l'est toujours !
Pour le plaisir des fans et la surprise de ceux qui les découvriront, les codes de la série perdurent et c'est tant mieux. Le sépia, le réalisateur qui conclut les épisodes, les plans tournés caméra épaule (héritage du Dogme95 cher au réalisateur !) sont encore là, ainsi que sa singularité. La série arrive encore une fois à associer, dans un équilibre instable et jubilatoire, un humour absurde, mélange de non-sens et de poésie, à une tension fantastique, parfois à la limite du gore. Les fans de The Office seront comblés, ceux d'American Horror Story aussi.
La saison 3 de L'Hôpital et ses fantômes sera disponible sur My Canal à partir du 7 avril !
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