Empire of Light : le cinéma comme un refuge
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Empire of Light, nouveau film du réalisateur Sam Mendes, est à la fois une pure œuvre de son auteur, et un exemple de plus d’un cinéma qui parle de cinéma, et de l’expérience particulière de la salle. Un sujet plus présent dans les films ces dernières années, et plus important que jamais. Explications.
Quand le cinéma parle de cinéma
Les films qui parlent du cinéma ont ce parfum à part. Cette dimension “meta” supplémentaire qui replace les spectateurs au centre, et rappelle la puissance de la salle et de l’expérience collective d’aller voir un film. Sur ce sujet, l’une des œuvres qui vient en tête naturellement est Cinema Paradiso (Giuseppe Tornatore, 1988), et son exaltation très italienne des séances de cinéma de village, où l’intérêt et tout autant sur le récit qui se déroule sur l’écran, que sur les spectateurs assis sur les fauteuils.
Si cette sublimation de la salle a parcouru toute l’histoire du 7e art, le sujet s’est fait plus régulier ces dernières années, chargé d’un poids et d’une responsabilité inédite. Babylon de Damien Chazelle, The Fabelmans de Steven Spielberg et Empire of Light de Sam Mendes, tous sortis au début de cette année 2023, parlent justement de cette importance du cinéma, et de cette dimension cathartique d’une séance en salle, au moment où le streaming s’est installé dans les habitudes.
Une salle salvatrice
Dans ces trois films, le cinéma est cette fenêtre vers l’imaginaire, le rêve, la liberté. Des aspects qui sont vitaux, thérapeutiques, voire salvateurs pour leurs personnages. Dans Empire of Light, en salles le 1er mars, Hilary (Olivia Colman) travaille ainsi au “Empire Cinema” de Margate, une ville balnéaire anglaise. Le lieu, usé et loin de sa gloire d’antan, n’en est pas moins un véritable refuge pour ceux qui y travaillent, et notamment pour le jeune Stephen (Micheal Ward), victime de racisme. La salle est alors, plus que jamais, “un monde dans le monde”.
Dans The Fabelmans comme dans Babylon, le cinéma a également cette dimension quasi-divine, qu’on soit d’un côté ou de l’autre de la caméra ou du projecteur. Il est normal que la thématique revienne en force ces dernières années, alors que l’industrie récupère
encore difficilement des effets de la pandémie, et qu’il faut rappeler l’importance de la salle à des publics en pleine mutation. Tout comme dans les années 50, qui ont vu la naissance du Cinémascope, et d’autres procédés qui promettaient un spectacle plus sensationnel que la nouvelle télévision concurrente, le cinéma des années 2020 doit à nouveau défendre son expérience collective unique et particulière. Heureusement, les récents chiffres de fréquentation des salles en France (+60% par rapport à 2021) rassurent et montrent ce lien indéfectible entre le public et les salles.
Signé Sam Mendes
L’arrivée des plateformes de streaming dans le courant des années 2010 a considérablement changé les habitudes des spectateurs, et il n’est pas étonnant de voir naître des films défendants, comme une réponse, leur forme d’art et leur industrie. En 2019, Once Upon a Time in Hollywood de Quentin Tarantino exaltait ainsi déjà le pouvoir fantasmatique du cinéma. Et en 2021, la série documentaire Voir produite par David Fincher, sortie ironiquement sur Netflix, mettait également la salle comme fabrique mémorielle au cœur de son récit.
Que les fans de Sam Mendes se rassurent : le magnifique Empire of Light est une œuvre du cinéaste en tous points. Le réalisateur d’American Beauty, Skyfall et 1917 y incorpore ses thèmes favoris, tels que l’aliénation sociale, la folie, la famille, et l’importance de la maison, du foyer. Dans ce film, celui qui est justement la salle du “Empire” où travaillent Hilary, Stephen et les autres. Comme un humble rappel aux spectateurs qu’une fois assis entre les quatres murs d’une salle de cinéma, et face aux horizons infinis de l’écran, ils sont d’abord et surtout chez eux.
Par Thibaud Gomès-Léal
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