Interstellar (2014) de Christopher Nolan

Christopher Nolan s’est imposé comme le maître de la réflexion au cinéma grâce à des scénarios minutieux et une mise en scène tout en finesse. Après avoir sondé les affres de la mémoire dans Memento (2000), avoir usé de la magie dans Le Prestige (2006) ou avoir infiltré les rêves dans Inception (2010), le réalisateur s’embarque dans une conquête cosmique avec Interstellar (2014). Le film, qui réunit Matthew McConaughey et Anne Hathaway, raconte le voyage d’un groupe de spationautes prêts à défier l’espace-temps pour trouver une planète capable d’accueillir les habitants de la Terre, en pleine dégénérescence.

Les scénaristes, Christopher et son frère Jonathan Nolan, ont fait appel à Kip Thorne, physicien renommé, pour bâtir une histoire solide autour de la théorie du trou de ver qui permettrait, selon certains scientifiques, de relier deux points de l’univers extrêmement lointains. Ce bouleversement de notre appréciation du temps et de l’espace est au cœur de l’intrigue et des péripéties des protagonistes, qui vérifient ainsi un concept encore incertain : la quatrième dimension. Christopher Nolan s’amuse à désorienter le spectateur, tout en restant extrêmement rigoureux scientifiquement. De quoi se remuer les méninges.

2001, l’Odyssée de l’espace (1968) de Stanley Kubrick

Impossible de retenir le film de Nolan sans évoquer 2001, l’Odyssée de l’espace, qui est en quelque sorte son grand frère. 50 ans avant Interstellar, Stanley Kubrick crée une œuvre qui révolutionne le cinéma. Le long métrage est tellement complexe que celui-ci n’a sûrement pas encore livré tous ses mystères. Le réalisateur d’Orange Mécanique déclarait d’ailleurs à propos de son chef d’œuvre : « Vous êtes libres de vous interroger tant que vous voulez sur le sens philosophique et allégorique du film ».

L’histoire débute par la découverte d’un intrigant monolithe noir qui sème la discorde chez nos ancêtres les primates. Des milliers d’années plus tard, en 2001, une mission spatiale s’organise pour percer les mystères de cette pierre qui semble envoyer des signaux vers Jupiter. Le vaisseau est notamment dirigé par HAL 9000, un ordinateur de bord extrêmement intelligent. Celui-ci sent un danger autour de ce monolithe. Puisque le réalisateur refuse de donner une grille de lecture, chacun pourra voir une multitude de thématiques dans le film. Les plus évidentes étant les dangers de l’intelligence artificielle, (Stanley Kubrick est en cela un grand précurseur), l’insondable mystère d’une potentielle vie extraterrestre ou la théorie de l’évolution darwiniste.

Mother (2017) de Darren Aronofsky

Darren Aronofsky est un cinéaste audacieux auquel on doit notamment Requiem for a Dream (2000), qui met en scène les ravages de la drogue, et Black Swan (2010), une plongée dans la folie à travers le destin d’une danseuse qui se prépare à interpréter le Lac des cygnes.

Son dernier film, Mother, est une œuvre métaphorique avec Jennifer Lawrence et Javier Bardem : un couple paisible voit sa vie bouleversée lorsque des invités inattendus débarquent chez eux. Leur domicile va se transformer en lieu de folies et d’excès. Le film est en réalité une critique acerbe de la surpopulation et l’exploitation excessive des ressources naturelles par l’homme. On peut voir dans la maison d’Aronofsky une allégorie de cette nature maltraitée qui décide soudainement de se rebeller. Le long métrage distille pour ce faire des messages religieux et en particulier le symbole d‘Adam et Eve, reclus dans leur Eden.

Mulholland Drive (2001) de David Lynch

« Je n’ai pas compris grand-chose, mais c’est sublime ». Cette confession d’un spectateur sortant de la projection de Mulholland Drive résume bien tout le génie de la filmographie de David Lynch. Cette dernière est truffée d’œuvres plus énigmatiques les unes que les autres, qu’il faut renoncer à comprendre pour mieux les vivre.

L’action de Mulholland Drive prend place à Hollywood, où une actrice est victime d’un accident de voiture. Devenue amnésique à la suite de ce traumatisme, elle est recueillie par une jeune comédienne qui tente de l’aider à retrouver la mémoire. Critique du mythe hollywoodien, doux rêve de la célébrité, les chimères de Lynch laissent admiratif. Ses mystères fantasques ont permis à Mulholland Drive d’être désigné, en 2016, « meilleur film du siècle » par un consortium mondial de 177 critiques de cinéma. Rien que ça.

Sixième Sens (1999) de M. Night Shyamalan

M. Night Shyamalan a construit son mythe autour de révélations fracassantes, des twists qui sont la marque de fabrique du réalisateur. Sixième Sens est le plus bel exemple de ces retournements sensationnels dont est capable le réalisateur. Le long métrage suit les péripéties d’un enfant hanté par des esprits et accompagné par un mystérieux psychologue qui l’accompagne pour essayer de mettre fin à ces évènements paranormaux.

À l’inverse des films cités plus hauts, l’œuvre ne nécessite pas un effort particulier d’interprétation. Tout s’éclaire au premier visionnage. Cependant, le bouleversement final oblige le spectateur à remettre en cause ses certitudes et à envisager l’histoire des protagonistes sous un angle différent. Il est même intéressant de revoir Sixième Sens en connaissant la fin, pour essayer de capter les indices semés par le cinéaste tout au long de l’intrigue.

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