Chaos, drame et amour, la série soap est de retour pour une cinquième saison sur ABC. Produite par Shonda Rhimes, créatrice de Grey's Anatomy et Scandal, How to Get Away with Murder cherche ses repères après une précédente saison riche en suspense. Avec des enquêtes parfois tirées par les cheveux, elle cherche à garder à tout prix son côté addictif. Annalise Keating, le personnage de Viola Davis, quant à elle, est toujours aussi charismatique malgré ses étudiants presque trop parfaits qui lui volent de temps en temps la vedette. Condamnée à aller toujours plus loin, la série va-t-elle finir par lasser ? 

Plus de cent ans après son effondrement, la dynastie tsariste inspire la nouvelle série du showrunner Matthew Weiner. L’anthologie suit aux quatre coins du monde des personnages hors normes qui pensent descendre de la célèbre famille royale russe. Rêvant d’une autre vie, les protagonistes se retrouvent confrontés à la triste réalité et à leur propre folie. Malgré un casting impressionnant et une grande ambition, The Romanoffs n’arrive pas à la cheville des intrigues de Mad Men : un scénario moyen, une image bâclée et une alchimie qui ne prend pas. Grande déception pour une série qui paraissait pourtant si bien sur le papier. 

Avec ses 10 épisodes de terreur pure, The Haunting of Hill House est la nouvelle série d’horreur phénomène de Netflix. Dans une maison hantée, une famille doit affronter les fantômes de son passé. Inspirée du roman éponyme écrit par Shirley Jackson en 1959, cette adaptation se démarque des classiques du genre et prend le temps de développer ses personnages et leurs histoires. Les protagonistes se retrouvent face à leurs peurs les plus intimes, leur paranoïa en devient presque contagieuse. Le réalisateur prend goût à jouer avec les nerfs de son public et donne à chaque moment de terreur un impact émotionnel fort. Exactement ce qu’une série d’horreur devrait être.

Oscar (Fred Armisen) et June (Maya Rudolph) sont mariés depuis douze ans et partagent une vie tranquille dans une banlieue californienne. Un peu trop tranquille au goût de June. Et si, s'aimer pour toujours c'était s'emmerder un peu à un moment ? Pourquoi peut-on préférer le confort d'une vie de couple ennuyante à une histoire passionnelle pleine de risques ? Pour évoquer des sujets aussi profonds, les deux réalisateurs ont fait le choix de deux acteurs connus pour leur comique. Oscillant ainsi entre la tragédie et la comédie, Forever ne choisi pas son camp et se maintient dans une sobriété tranquille. Un peu trop tranquille au goût de certains. 

Regarder la série de Patrick Somerville et Cary Joji Fukunaga c’est comme assister à la mauvaise réalisation d’un pitch de pubards des années 90 dotés d’une grosse somme d’argent. Maniac est un assemblage de belles idées de mise en scène mais qui ne donnent finalement rien à l’écran. La série de Netflix propose un scénario pas très original autour de la psychothérapie : une dépressive accro aux médicaments et un schizophrène participent à un essai clinique hallucinant qui leur permet de voyager intérieurement. Chaque épisode s’inscrit dans un genre fictionnel différent mais aucun n’est abouti. Quelques bons points heureusement : le jeu d’Emma Stone qui porte toute l’émotion de la série, la prestation parfaite de Justin Theroux ou encore l’excellente bande originale. 

Killing Eve c’est la bouffée d’air frais que l’on attendait depuis un moment. Pourtant, son scénario est lugubre : Eve Polastri, agent du MI5 est chargée d’enquêter sur une tueuse psychopathe - Villanelle, qui fini par l’obséder. Killing Eve joue très intelligemment avec les attentes du spectateur et le désoriente en permanence : il se retrouve à aimer un personnage tout en violence qu’il devrait détester et l’humour des scènes violentes se joue sans aucun second degré. Les deux actrices, Sandra Oh en particulier, illuminent l’écran et portent avec brio des rôles inhabituels dans les séries.

Une brillante criminologue parisienne - Emmanuelle Seigner - se déplace à Lyon pour enquêter sur un meurtre commis par un tueur père de famille et bon chic bon genre - Melvil Poupaud - pas du tout soupçonnable d’être un serial killer, que l’on suit dans la traque de ses victimes. TF1 joue la carte 100% romanesque du “qui va mourir ?” et fait le choix de la noirceur en prime time. Mais adapter une série britannique “The Fall” qui se passe en Ecosse, pour la transposer à Lyon… l’ensemble manque de poisseux, de vrai trash, et déborde de dialogues mal écrits, de mauvais goût et de manque d’ambition. Rien de choquant, à part le suspens malsain qui place le téléspectateur en attente de violence sans rien proposer de plus. Qui a encore envie en 2018 de voir des papas tueurs en série qui assassinent en jogging ?

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