1. DES BAISERS CHASTES COMME CHEZ ALFRED HITCHCOCK

La scène : Dans Le crime était presque parfait d’Alfred Hitchcock (1954), un mari trompé veut faire assassiner sa riche épouse (Grace Kelly) pour toucher l’héritage. Au début du film, l’amant (Robert Cummings) rend visite au couple. Les deux tourtereaux profitent que l’époux est absent pour échanger un baiser qui, malgré la passion qui les unit, reste bien chaste, et ne parait pas très naturel.

Le mensonge : Les lèvres restent serrées, les acteurs un peu figés. Pas de roulage de pelle à l’horizon, ni d’étreinte enflammée. Pourquoi ? Parce que c’était interdit ! Des années 1930 aux années 1960, en réaction à plusieurs scandales graveleux (l’addiction de Judy Garland aux amphétamines, l’assassinat de l’actrice Virginia Rappe lors d’une orgie…), Hollywood instaure un code d’autocensure : le Code Hays. Parmi les choses qu’il est interdit de montrer à l’écran : le blasphème, la prostitution, l’homosexualité, la nudité… Les baisers ne doivent être ni voluptueux ni profonds, et ne pas durer plus de 3 secondes. C’est sans compter sur l’ingéniosité des cinéastes. Mouvements de caméra lascifs, plans sur un feu d’artifice, angles de caméra laissant travailler l’imagination, le grand Hitchcock a ainsi trouvé mille astuces pour évoquer la passion tout en contournant le code de censure, comme le montre cette vidéo sublime qui compile les plus beaux baisers de ses films.

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2. AU MOYEN-ÂGE, DES ÉPOUSES PORTANT UNE CEINTURE DE CHASTETÉ

La scène : En 1993, Mel Brooks réalise Sacré Robin des Bois, comédie kitsch dans laquelle il parodie les aventures du célèbre Prince des voleurs. Le gentleman médiéval croise sur son chemin Lady Marianne dont il tombe amoureux. Dans une scène, visible dans la bande-annonce, elle s’extirpe d’une baignoire en forme de coquillage, seulement vêtue d’une ceinture de chasteté.

Le mensonge : Il n’y a aucune preuve de l’existence de ces culottes constituées d’une barre de métal et d’un cadenas, souvent utilisées (en tous cas dans les films et séries) par les hommes du Moyen-Âge pour s’assurer de la fidélité de leur femme. Comme l’explique le médiéviste Albrecht Classen dans cet article de Slate, elles sont parfois mentionnées dans la littérature de l’époque, mais comme des objets imaginaires, qui symbolisent la pureté et illustrent certaines peurs masculines. Heureusement pour l’hygiène et la réputation de nos ancêtres, ce gadget barbare anti-sexe est donc un pur fantasme. Et un accessoire cinématographique aussi percutant que transgressif.

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3. COURIR DANS UN AÉROPORT POUR RATTRAPER SA BIEN-AIMEE

La scène : Dans son film choral Love Actually (2003), Richard Curtis entremêle les destins amoureux de plusieurs personnages, dont Sam (Thomas Sangster), un petit garçon qui a le béguin pour une camarade (Olivia Olson). Aidé de son beau-père (Liam Neeson), il se rend à l’aéroport pour déclarer sa flamme à sa bien-aimée, en partance pour les Etats-Unis (la scène est visible ici). Course-poursuite sur les tapis roulants, esquive des contrôles grâce à un saut athlétique : Sam déploie toutes ses forces pour contourner la sécurité de l’aéroport (qui laisse clairement à désirer).  

Le mensonge : On s’en doute, ce final digne d’un conte de fée aurait provoqué pas mal d’ennuis à nos héros dans la vraie vie. Tout aéroport est un enfer labyrinthique fait de contrôles d’identité et de sécurité, d’autant que, comme l’explique Screen Rant, le film se passe deux ans après les attentats du 11 septembre. Bouquet de fleur à la main ou pas, tenter de déjouer les contrôles dans un aéroport a peu de chance de vous conduire au septième ciel. Humphrey Bogart et Ingrid Bergman dans Casablanca, Brad Pitt et Julia Roberts dans The Mexican, Tom Hanks et Meg Ryan dans Nuits blanches à Seattle… Pourquoi les comédies romantiques raffolent-elles des scènes d’aéroport ? Suspense, timing effréné, contraste entre foule d’anonymes et unique être aimé, et surtout perspective d’un décollage imminent… Niveau transport amoureux, on ne fait pas mieux.

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4. S’ENFUIR DE SON MARIAGE

La scène : Dans L’Arnacoeur de Pascal Chaumeil (2010), Romain Duris joue un briseur de couples professionnel, chargé d’ouvrir les yeux à des femmes malheureuses en amour. Jusqu’au jour où il tombe sous le charme d’une de ses victimes, jouée par Vanessa Paradis. Elle finira par renoncer à son mariage au moment de rejoindre l’autel. Vous connaissez la suite : cheveux au vent et robe blanche en guise de jogging, elle entame un marathon pour retrouver son vrai amour (la scène est visible ici).

Le mensonge : La mariée en fuite est un grand poncif des comédies romantiques : Julia Roberts (et un enfant de chœur agrippé à sa traine) dans Just Married (ou presque) de Garry Marshall, Katharine Ross qui déclenche une baston générale dans Le Lauréat de Mike Nichols… Une sortie spectaculaire, un public médusé, un fiancé humilié, un chignon défait, et le retour à la liberté : le geste ne manque pas de panache, ni de tension dramatique. Mais est-il réellement possible de s’enfuir de l’église à la dernière minute, en laissant en plan ses 400 invités, le curé et la pièce montée ? Réponse : non. Les couples obtiennent leur licence de mariage dans une mairie, lors de la réception civile qui est obligatoire. Autrement dit, ils sont déjà mariés lors de la cérémonie religieuse. Vanessa Paradis n’a donc plus qu’à entamer une procédure de divorce si elle veut finir le reste de ses jours avec Romain Duris.

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Par la rédaction de TroisCouleurs

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