Les Éternels : le pari de Marvel avec Chloé Zhao
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On pourrait saluer l’efficacité du timing : Les Éternels, dernier film de Marvel à sortir ce mercredi 3 novembre au cinéma, arrive sur nos écrans alors que sa réalisatrice Chloé Zhao a remporté cette année deux Oscars pour son film Nomadland.
Nouvelle figure de proue d’un cinéma indépendant naturaliste, Chloé Zhao est la dernière d’une longue lignée de cinéastes "indés" à être draguée vers l’univers Marvel pour y insuffler leur patte artistique dans une machinerie pourtant huilée à l’extrême.
Marvel et le cinéma indépendant
Depuis la première impulsion d’Iron Man par Jon Favreau en 2008, Marvel s’est efforcé de recruter des réalisateurs et scénaristes très prisés (Joss Whedon, Kenneth Brannagh, Ryan Coogler), mais aussi des cinéastes venant du cinéma indépendant et n’ayant jamais travaillé sur des blockbusters.
La raison invoquée par le producteur, et chef d’orchestre, du MCU Kevin Feige est d’insuffler à Marvel "des voix singulières, qui ont quelque chose d’unique à dire" (via Variety).
On se souvient de l’énorme carton des Gardiens de la Galaxie qui a instantanément érigé James Gunn comme nouveau porte-étendard du "blockbuster cool".
Même révélation avec Taika Waititi, qui après sa comédie néo-zélandaise "Vampires en toute intimité" en 2014, s’est vu offrir la réalisation du film Thor Ragnrok en 2017.
C’est un carton auprès des téléspectateurs et des critiques ainsi qu’un vrai plaidoyer pour attirer davantage de cinéastes indépendants vers le MCU.
Une relation tumultueuse
Mais dans les faits, ces réalisateurs doivent avant tout respecter un cahier des charges strict qui laisse souvent peu de marge de manœuvre artistique.
On se souvient du départ d’Edgar Wright (Shaun of the Dead, Hot Fuzz) du film Ant-Man pour différences créatives en phase de préproduction, mais aussi celui du duo Phil Lord et Chris Miller (21 Jump Street) du film Solo chez Star Wars.
Plus récemment, on a appris que la réalisatrice Lucrecia Martel avait refusé de travailler sur Black Widow car elle ne pourrait pas en réaliser les scènes d’action.
L’histoire nous a montré que travailler pour Marvel est donc une gymnastique diplomatique et politique entre l’intention créative d’un artiste et les nécessités commerciales du plus grand leader du divertissement au monde.
La réalisatrice est friande d’un cinéma naturaliste et sensoriel (pensez Terence Malick), qui fait la part belle à la lumière naturelle et à un jeu d’acteur qui, dans le cas de Zhao, lorgne davantage du côté du documentaire pour dresser le portrait fidèle d’une americana profonde.
Dans ce contexte, Chloé Zhao a-t-elle réussi à tirer son épingle du jeu ?
Le pari Chloé Zhao
Dans Les Éternels, on remarque ainsi la prévalence des décors naturels, bien plus présents que dans le reste d’un MCU obsédé par le béton et les gravats.
Le film fait ainsi voyager aux quatre coins du monde avec un minimum de fonds verts, une qualité qu’on peut porter au crédit de la réalisatrice selon Kevin Feige.
Le producteur avait cependant été raillé en avril dernier quand il a déclaré avoir présenté à Disney une séquence (tournée par Zhao) montrant un coucher de soleil en bord de mer pour vendre la patte de la réalisatrice.
Le défi était donc de ne pas tomber dans le cliché du film indépendant Sundance perverti par le grand Hollywood. La réalisatrice partait cependant gagnante, étant à l’origine une très grande amatrice des univers Marvel et Star Wars.
Le film n’évite qu’assez peu les écueils du MCU, subissant le revers de la médaille d’une ambition un brin démesurée, celle de présenter une dizaine de nouveaux personnages inconnus du grand public.
Chloé Zhao réussit tout de même à insuffler sa sensibilité malgré la construction parfois bancale de cette troupe d’éternels, avec ça et là des instants de poésies entrecoupés d’inévitables séquences d’exposition.
Si le film n’est pas l’ovni attendu, il esquisse les contours d’une autre vision du MCU qui, toujours selon Kevin Feige, doit évoluer avec son temps après plus de 20 ans sur nos écrans.
Hugo Cléry | @HugoClery
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