Des joueurs intrépides

C’est les vacances et Hazel (Charlie Stover), Alice (Phoebe Ferro) et Jodie (Skyler Peters) n’ont qu’une seule envie : essayer une nouvelle console de jeux. Mais après avoir mené à bien leur plan pour la subtiliser dans un entrepôt, de nombreux obstacles persistent, à commencer par un code parental introuvable. 

Aux côtés de ces trois héros à motocross, équipés de fusils de paintball, Riddle of Fire nous plonge dans la pure aventure de l’enfance où tout devient un jeu et où la quête est aussi palpitante que son objet. Apporter une tarte aux myrtilles à leur mère atteinte d’une grippe en échange du fameux code, trouver un œuf tacheté ou déjouer les plans d’un gang de braconniers mené par une sorcière : la petite bande ne reculera devant rien pour arriver à ses fins. 

Une recette savoureuse

Tourné en pellicule 16mm pendant une vingtaine de jours dans le Wyoming, Riddle of Fire pétille d’une liberté réjouissante. Raconté à hauteur d’enfant, il réunit des jeunes comédiens drôles et attachants qui, en plus de jongler entre les crises de nerfs emphatiques et les numéros de danse flamboyants, incarnent un groupe d’amis à l’alchimie plus que convaincante. 

Le charme et la générosité qui se dégagent du projet sont aussi liés à son univers féerique et faussement naïf. Entre culture populaire et intime, le récit puise autant dans les codes des jeux vidéo, de l'heroic fantasy ou des contes, qu’il chérit les souvenirs d’une enfance dans un territoire rural. S'il se déroule dans un univers où la magie existe, il admet aussi qu’elle peut être salie, avec juste ce qu’il faut de noirceur pour ajouter du danger à l’intrigue, mais aussi pour questionner notre rapport à l’imaginaire. 

Film d’aventure magique rappelant l’importance du jeu à tous les âges, Riddle of Fire est une franche réussite. On savoure ce long-métrage ludique avec un enthousiasme qui ne nous quitte pas jusqu’à ses derniers instants. À défaut de la madeleine de Proust, les spectateurs de cinéma auront raison de se laisser tenter par la tarte aux myrtilles de Weston Razooli. 

Marie Serale | @marie_serale