Vampire humaniste cherche suicidaire consentant : canines, je vous hais
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Aussi inquiétant que mystérieux, le vampire est une créature qui fascine depuis toujours. Le film de vampire est même devenu un genre à part entière, réunissant aussi bien des grands classiques que des œuvres qui dépoussièrent le mythe. Sasha, l’héroïne du premier long-métrage de la cinéaste québécoise Ariane Louis-Seize, n'est pas une vampire comme les autres : sensible et humaniste, elle refuse de mordre.
Adolescence claire-obscure
Paré d’un titre qui résume parfaitement son sujet, Vampire humaniste cherche suicidaire consentant est pourtant un film surprenant. Dès les premières images, le ton burlesque est donné : alors que la petite Sasha fête son anniversaire, sa famille l’encourage à mordre le clown qu’ils ont invité, afin de boire son sang comme une vampire accomplie. Si elle nous abreuve d’humour noir, cette ouverture permet surtout de comprendre l’origine du mal-être de Sasha. En grandissant, ses canines refusent de sortir, elle est contrainte de siroter des poches de sang fournies par ses parents pour se nourrir et il lui est toujours inconcevable de tuer. Lorsqu’une nuit, elle fait la connaissance de Paul, un jeune garçon qui tente régulièrement de mettre fin à ses jours sans y parvenir, tous deux entrevoient une solution pour apaiser leurs tourments.
La peau claire, de longs cheveux noirs et un regard intense, le personnage de Sasha prend vie sous les traits de l’actrice Sara Montpetit, qu’on avait déjà adorée dans Falcon Lake de Charlotte Le Bon. À travers le problème existentiel rencontré par cette jeune vampire, Ariane Louis-Seize s’intéresse au grand questionnement qui nous traverse à l’adolescence et s’étend souvent sur toute une vie : comment trouver sa place ? Le temps de quelques déambulations nocturnes, Vampire humaniste cherche suicidaire consentant nous plonge dans un monde aussi étrange que graphique qui explore les affres de l’adolescence et de la vie, sans jamais perdre le fil d’un humour savoureux.
Jeux de contraste
Le long-métrage met en images son univers contrasté avec un équilibre ingénieux. Les décors riches et colorés sont savamment assombris grâce au travail du directeur de la photographie Shawn Pavlin. D’autre part, le mélange habile des genres, du récit d’apprentissage à la comédie horrifique, a un aspect très ludique, notamment parce qu’on s’amuse à découvrir peu à peu les caractéristiques choisies, entre mythe et revisite, pour représenter les vampires. En laissant son humour guider le fantastique, le drame et la romance, le film parvient à trouver le ton juste pour explorer l’adolescence et ses zones d’ombre. Enfin, ce sont surtout Sara Montpetit et Félix-Antoine Bénard qui portent toute la bizarrerie du récit, en incarnant le duo étrange et génial formé par Sasha et Paul.
Avec Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, Ariane Louis-Seize signe une œuvre déroutante et charmante sur la mort et sur la vie. Aux côtés de Sasha et de Paul, on rit, on se questionne, mais on découvre surtout qu’avoir des canines acérées n’empêche pas d’avoir un cœur tendre.
Marie Serale | @marie_serale
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