Marcello Mio : fantômes de famille et de cinéma
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En 2019, Christophe Honoré présentait son film Chambre 212 dans la sélection Un Certain Regard. Cette année, il est de retour au Festival de Cannes avec Marcello Mio, son nouveau long-métrage en compétition. À l'affiche, le cinéaste réunit Chiara Mastroianni et sa mère Catherine Deneuve, ainsi que certains de leurs proches (Benjamin Biolay, Melvil Poupaud, Fabrice Luchini ou encore Nicole Garcia) autour d’un grand absent : l’acteur Marcello Mastroianni, disparu en 1996.
Jeu de métamorphose
Coiffée d’une perruque blonde et vêtue d’une robe longue, Chiara Mastroianni entre dans la fontaine de Trévi, telle Anita Ekberg dans La dolce vita de Federico Fellini, tandis qu'une photographe la prie de crier « Marcello, Marcello ! ». Plus tard, la réalisatrice Nicole Garcia intime à l'actrice de jouer davantage « Mastroianni que Deneuve ». Mais ne joue-t-elle pas plutôt Chiara ? Dès les premiers instants, Marcello Mio nous plonge quelque part à mi-chemin entre réalité et fiction.
Christophe Honoré met en scène Chiara Mastroianni dans son propre rôle, mais aussi dans la peau d’une actrice et d’une femme qui questionne la filiation et l’héritage familial à travers son histoire intime. Dans le film, du jour au lendemain, Chiara s’habille, s’anime et se fait appeler comme son père, Marcello, celui qu'on qualifiait de « latin lover ». Autour d’elle, il y a ceux qui la soutiennent comme Benjamin Biolay, son compagnon, Fabrice Luchini, son ami ou sa mère Catherine Deneuve. Il y a aussi ceux qui ne comprennent pas, comme Melvil Poupaud et Nicole Garcia. Les membres de ce cercle de famille et de cinéma s’activent alors autour de cette métamorphose, dans l’histoire pleine de douceur et de mélancolie orchestrée par le cinéaste.
Reconstruire une histoire familiale du point de vue du romanesque
S’écartant du sentier à risque du biopic, Christophe Honoré préfère retracer cette histoire de famille et de cinéma à travers un film ludique dans lequel autodérision, hommages et souvenirs intimes cohabitent. Fabrice Luchini s’en donne à cœur joie dans le rôle de l’ami dévoué, presque jusqu’à la caricature et Catherine Deneuve conte des anecdotes avec le franc-parler qu’on lui connaît. Colin, le personnage rencontré par Chiara/Marcello lors d’une déambulation nocturne et incarné par l’acteur britannique Hugh Skinner, étoffe quant à lui la dimension romanesque du récit.
Au cœur de l'effervescence du Festival de Cannes et de la foule de ses invités prestigieux, Marcello Mio pose un regard amusé sur une famille du cinéma français, en rendant hommage à l'un de ses fantômes. Sans nous bouleverser, le charme opère, notamment à travers de belles séquences musicales et le sentiment d'une joie évidente de Christophe Honoré de faire du cinéma.
Marie Serale | @marie_serale
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