Elvis : la naissance d’un roi
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La vie d’Elvis est devenue une légende moderne, déjà racontée plusieurs fois dans des documentaires, films et téléfilms de manière plus ou moins brillante. Célébrité, musique, ambition, orgueil, trahison : tous les éléments dramatiques d’un biopic sont réunis dans la vie du King. Qui d’autre que Baz Luhrmann et son imagerie flamboyante pouvait mettre en image une telle ascension ?
Austin Butler = Elvis
Si le personnage d’Elvis fascine tant, c’est notamment parce qu’il a été le premier artiste à exploiter pleinement le pouvoir de la télévision, un médium relativement récent dans les années 60. Cette intersection a suscité un véritable moment d’histoire qu’il fallait mettre en image comme la naissance d’un demi-dieu de la culture populaire.
Autant le dire tout de suite, Austin Butler disparait dans le rôle du King, il l’est tout simplement. En reprenant ses gimmicks, ses expressions, son langage corporel, il produit l’une des performances les plus habitées de l’année, face à laquelle les différentes académies ne restent généralement pas insensibles. Il n’en fallait pas moins pour incarner un tel mythe pendant près de 3h. Telle l’origin story d’un super héros, on observe le showman dans sa montée en puissance, lorsqu’il découvre peu à peu son pouvoir d’attraction. On suit aussi sa lente descente aux enfers, précipitée par son agent, incarné par un Tom Hanks à l’accent néerlandais. « Elvis », c’est l’histoire d’un trop-plein de célébrité, mais aussi d’une intégrité artistique confrontée aux parties prenantes qui voudront modeler l’artiste selon leurs dessins économiques. Ce qui était valable il y a soixante ans l’est encore maintenant.
Retour aux Baz
Cela fait presque 10 ans, depuis « Gatsby le magnifique » (2013), qu’on n’avait pas vu Baz Luhrmann derrière la caméra. On reconnaît ici le style qui l’a fait connaitre, tout aussi exubérant que son personnage principal, une mise en scène dynamique et forcément musicale. La caméra virevolte au gré des tribulations du King et ne semble pas vouloir tenir en place, comme un pied de nez à l’exercice parfois académique du biopic.
Avec ses collaborateurs de toujours Sam Bromell et Craig Pearce, Baz Luhrmann participe aussi au scénario et met l’accent sur l’agent d’Elvis : le Colonel Parker. Désormais de notoriété publique, ses « entourloupes » ont profondément marqué la carrière de l’artiste, en dépit du duo qu’ils ont formé pendant de nombreuses années. Cette ambivalence est au cœur du film : si Elvis considère Parker comme son ange gardien, ce dernier ne l’envisage que comme une cash machine.
L’homme derrière la légende
On s’intéresse progressivement à l’homme derrière la légende : son enfance à Tupelo sous l’influence du blues et le gospel, puis Memphis, où il fréquente Beale Street et ses nombreux concerts de blues. Le montage juxtapose constamment plusieurs chronologies, dressant ainsi des ponts sémantiques entre des évènements et situations séparées de plusieurs années.
Il n’en fallait pas moins pour dresser le portrait d’un personnage aussi complexe, dont la vie fut aussi dense qu’imparfaite. Un véritable objet de fascination que Baz Luhrmann a su traiter en tant que tel, sans admiration excessive, l’apogée n’étant que le début de la chute.
Hugo Cléry | @HugoClery
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